Alors qu'il courtisait l'électorat féminin ce matin, François Legault a indiqué qu'il n'y aurait pas de parité homme-femme dans un gouvernement caquiste. Et il n'était pas en mesure de nommer un ministère qui reviendrait automatiquement à une candidate.

«Le choix serait difficile», a dit le chef de la Coalition avenir Québec. C'est parce qu'il aurait «l'embarras du choix». «C'est certain que vous allez retrouver plusieurs des femmes qui sont ici au conseil des ministres», a-t-il avancé, entouré de candidates.

«Il faut tenir compte de beaucoup de critères, comme la représentation régionale», a-t-il poursuivi.

En 2007, Jean Charest avait formé le premier gouvernement paritaire de l'histoire du Québec. L'hiver dernier, à la suite de quelques démissions de ministres en vue, son gouvernement était désormais composé de 15 hommes et 10 femmes.

Pas de poste réservé à une femme

Chose inusitée, en début de campagne, M. Legault n'avait pas hésité à nommer des ministres avant leur élection. Ce fut le cas avec Christian Dubé (Lévis) aux Finances, Gaétan Barrette (Terrebonne) à la Santé et Jacques Duchesneau (Saint-Jérôme) à la Sécurité publique et comme vice-premier ministre.

La CAQ voulait montrer qu'elle avait «une équipe capable de prendre le pouvoir», a expliqué M. Legault. Il n'a pas souhaité poursuivre l'exercice ce matin en conférence de presse en Montérégie, devant une statue de Madeleine de Verchères. Il était entouré de 13 candidates, dont la présidente du parti, Dominique Anglade (Fabre), l'ex-présidente de l'Ordre des ingénieurs, Maud Cohen (Laval-des-Rapides), l'ex- présidente-directrice générale de l'Association des producteurs de films et de télévision du Québec, Claire Samson (Iberville) et l'ex-journaliste Nathalie Roy (Montarville).

L'ancienne journaliste de TVA Jocelyne Cazin accompagnait M. Legault pour lui donner son appui. Elle a indiqué qu'elle pourrait se présenter comme candidate dans une future élection.

Le défi du vote des femmes

Selon un sondage CROP publié en milieu de campagne, la CAQ ne récolte que 16% du vote des femmes, derrière le Parti libéral (21%) et le Parti québécois (32%). M. Legault avait réagi en laissant entendre que les femmes étaient plus réfractaires au changement.

La CAQ est aussi le parti qui présente la moins grande proportion de femmes candidates, avec 21,6%. C'est moins qu'Option nationale (23,1%), le PQ (27,2%), le PLQ (38,4%) et Québec solidaire (la parité).

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Comme Jean Charest, M. Legault est souvent accompagné par sa femme durant la campagne. Isabelle Brais était de nouveau à ses côtés durant la conférence de presse. Elle a toutefois indiqué vouloir demeurer discrète. «Je ne suis pas une personne publique. (...) Si je voulais parler, je me serais présentée en politique», a-t-elle affirmé en souriant.