Comme les politiciens fédéraux, cet automne, Jean Charest, Mario Dumont et Pauline Marois se retrouveraient autour d'une table au petit écran, le 25 novembre prochain.

Mais ils auraient aussi l'occasion de se parler entre quatre yeux, comme à l'époque où chaque chef avait son podium, ce que réclamaient les négociateurs libéraux.C'est une formule hybride qu'envisageaient d'adopter, au moment de mettre sous presse, hier soir, les trois partis représentés à l'Assemblée nationale, et le consortium des diffuseurs (Radio-Canada, TVA et Télé-Québec) pour la tenue du débat des trois chefs de parti, en campagne électorale.

Les libéraux s'étaient opposés, dimanche, à ce que Stéphan Bureau soit le modérateur. Cette proposition des diffuseurs n'a pas soulevé d'objection cette fois. Il dirigera donc le débat comme il l'avait fait au débat fédéral cet automne.

Du côté libéral se retrouvait l'avocat Pierre Pilote auquel s'était ajouté, John Parisella, un vétéran libéral, conseiller bénévole de M. Charest depuis un an. Pour le PQ, c'était Éric Bédard, un ancien adjoint de Jacques Parizeau et Christiane Miville-Deschênes, ex-attachée de presse de Mme Marois. Pour l'ADQ, c'était le directeur des communications, Vidal Adam, ainsi que Jean-Martin Masse, un adéquiste de longue date.

Les discussions ont débuté vers 20 h, il a fallu attendre l'un des négociateurs retenu par affaire à Toronto. À 23 h, on discutait toujours. Les représentants de Jean Charest, surtout, ont fait de nombreuses consultations auprès des stratèges de la campagne libérale. Pendant un bon moment ce soir, il ne manquait plus que leur aval, pour sceller une entente convenue rapidement entre les deux autres partis et les diffuseurs.

Dimanche soir, les négociateurs du PLQ avaient catégoriquement refusé une formule calquée sur le récent débat fédéral, où les chefs échangeaient sans trop de balises autour de questions venues de citoyens. Clairement, ce format avait placé sur la sellette le premier ministre Harper, constamment attaqué par ses quatre adversaires.

Pour les réseaux, cette formule plus conviviale avait attiré presque deux fois plus d'auditeurs, et ils étaient restés plus longtemps à écouter leurs élus.

Hier soir, les libéraux ont ouvert la porte à une formule hybride, conciliant à la fois les échanges entre deux chefs et les débats moins encadrés. Mais ils ont proposé aussi des déclarations d'ouverture et de clôture des échanges, comme dans les débats plus traditionnels.

Le principe a été accepté, mais il a fallu par la suite discuter longuement du partage de temps pour chacune des formules. Les diffuseurs voulaient le plus de temps possible en échanges informels, comme pour le débat fédéral, ce que refusaient les mandataires du PLQ.

On s'est entendu sur quatre thèmes. Habituellement, la santé, l'économie, l'environnement et l'avenir constitutionnel du Québec sont des incontournables de ces débats des chefs.