C'est un enjeu de 2,1 milliards de dollars qui a peu fait jaser au cours de la campagne électorale montréalaise: le déficit actuariel des régimes de retraite des employés municipaux. Pour éponger ce déficit, la Ville paie 256 millions par année. En ajoutant les cotisations annuelles aux régimes, la facture monte à 510 millions par année.

Il y a un an, Montréal a conclu une entente avec ses cols bleus qui changeait la donne, avec un partage 55% Ville/45% employés pour les déficits futurs, mais les déficits passés sont toujours intégralement épongés par la Ville. Les autres employés municipaux, qui assument 0% de leur déficit, doivent renégocier leurs conventions collectives. Résumé des propositions des quatre principaux partis politiques.

Projet Montréal - Équipe Bergeron

Propositions: demander au gouvernement du Québec d'étaler le remboursement du déficit actuariel sur 10 ans plutôt que sur 5 ans, viser le partage 50-50 sur les déficits actuariels futurs, déficits passés intégralement payés par la Ville.

«Pour les déficits passés, c'est difficile de revenir sur des prestations consenties en négociations aux employés. Une partie du déficit provient du fait que la Ville a pris un congé de cotisations dans les années 90. L'erreur était là.» - Marc-André Gadoury, leader parlementaire sortant de Projet Montréal et candidat au poste de conseiller de la ville

Équipe Denis Coderre pour Montréal

Propositions: viser un partage entre les employés et l'employeur des déficits actuariels futurs (aucun chiffre n'est précisé), déficits passés intégralement payés par la Ville.

«Nous voulons une solution acceptable, mais pas une négociation qu'on va tenir dans les médias. Il y a un précédent établi avec les cols bleus qui jette des bases de discussion. Il faudra voir l'impact de cette entente sur le déficit. Si c'est satisfaisant, ça pourra être correct. Sinon, ça va nous obliger à avoir d'autres discussions.» - Pierre Desrochers, candidat au poste de conseiller de la ville et désigné par Denis Coderre comme son président du comité exécutif en cas de victoire

Coalition Montréal - Marcel Côté

Propositions: viser un partage 50-50 des déficits actuariels futurs, déficits passés intégralement payés par la Ville, mais en échange d'autres concessions, sortir les régimes de retraite du processus d'arbitrage obligatoire des conventions collectives.

«Il y a beaucoup d'autres choses à changer. Les policiers et les pompiers peuvent prendre leur retraite à 45 ans, il faudrait hausser l'âge minimal de la retraite à 55 ans pour tout le monde. Il faut d'autres concessions.» - Marcel Côté, chef de Coalition Montréal

Vrai changement pour Montréal - Groupe Mélanie Joly

Propositions: viser un partage 50-50 entre les employés et l'employeur des déficits actuariels futurs, déficits passés intégralement payés par la Ville, mais en échange d'autres concessions, comme la hausse du nombre d'années de services, ne plus autoriser les congés de cotisations et demander à Québec un droit de lock-out.

«Le plus important est d'avoir des régimes de retraite qui sont à flot, mais nous devons aussi avoir la meilleure fonction publique possible. Je ne veux pas me retrouver avec des employés démotivés.» - Mélanie Joly, chef de Vrai changement pour Montréal