La bataille électorale dans l'arrondissement de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve a viré à la guerre de chiffres.

Le candidat à la mairie pour Projet Montréal, Pierre Lessard-Blais, a carrément accusé le maire élu sous la bannière de Vision Montréal, Réal Ménard, d'avoir «dilapidé» les réserves financières de l'arrondissement. Pour boucler le budget 2014, on a dû puiser trois millions dans les surplus accumulés. Depuis l'élection de M. Ménard en 2009, «c'est un total de près de 10 millions de dollars qui aura été puisé» dans les réserves aujourd'hui à sec, a dénoncé dans un communiqué M. Blais.

La réplique de Réal Ménard a été cinglante: «C'est un petit politicien traditionnel sans envergure et sans idée, qui a choisi de verser dans la mesquinerie. Et qui ne comprend rien à ce qui s'est passé (mardi) soir au conseil. On a tout expliqué, et il n'y était pas, d'ailleurs.»

Il nie l'interprétation que fait M. Blais de l'utilisation des surplus, qui sont réutilisés année après année pour boucler les budgets. «Il est vrai que depuis 2005, l'arrondissement a toujours puisé dans ses surplus pour boucler ses budgets (...) Je comprends mal le raisonnement de M. Blais qui dit qu'avoir des surplus est un indicateur de mauvaise gestion.»

«Comptes de dépenses» dénoncés

Le candidat à la mairie pour Projet Montréal compare, lui, la gestion de l'administration Ménard à celle de Helen Fotopulos, mairesse du Plateau-Mont-Royal qui a laissé une dette de plus de quatre millions en 2009. Il a en outre dénoncé les «généreux comptes de dépenses, tournois de golf et diverses participations à des événements qui ont été payés avec les fonds publics.» Chaque mois, indique-t-on à Projet Montréal, ce sont plus de 3000$ de fonds qui sont dépensés de la sorte par le conseil d'arrondissement. M. Blais s'est engagé à abolir ces «comptes de dépenses» si Projet Montréal prend le pouvoir dans l'arrondissement.

Encore une fois, Réal Ménard estime que son adversaire montre son ignorance en confondant notes de frais et subventions aux organismes. Les élus, rappelle-t-il, ne peuvent se faire rembourser leurs frais de représentation, eux qui disposent d'une allocation de 15 310$ intégrée à leur salaire. «Aucun élu n'a de «compte de dépense». Chaque mois, il y a une demande d'organismes qui demandent du financement. Parfois c'est en argent, parfois en publicités. Oui, on les appuie, ça fait partie de la vitalité de l'arrondissement.»

Projet Montréal ne compte pas abolir les subventions aux organismes, précise M. Blais, «mais il faut que ce soit fait à travers une grille d'analyse».

«On utilise cet argent pour faire du PR sur le dos des contribuables, alors que nos finances sont à terre, estime-t-il. Les élus ont déjà des allocations, ils n'ont pas besoin de se faire rembourser leurs opérations de relations publiques et leurs tournois de golf.»