À sa première journée de campagne en Ontario, le chef libéral, Stéphane Dion, n'a pas manqué de rappeler à ses partisans le sérieux contentieux du ministre des Finances conservateur, Jim Flaherty, avec la province de l'Ontario.

M. Dion s'est fait un malin plaisir, devant ses partisans de la circonscription d'Ajax-Pickering près de Toronto, de rappeler les déclarations incendiaires du ministre Flaherty sur l'Ontario.Le grand argentier a en effet déclaré que l'Ontario, durement heurtée par la crise manufacturière et un important ralentissement économique, était «le dernier endroit» où investir.

Il a également traité le premier ministre de la province, Dalton McGuinty, de «petit homme de la confédération» tout simplement parce qu'il a défendu les principes de la démocratie. M. Flaherty a aussi dit aux maires de l'Ontario, qui réclamaient des fonds pour les infrastructures vétustes, que les «nids de poules» n'étaient pas son affaire. Il a d'ailleurs traité ces maires de pleurnichards.

Stéphane Dion entend surfer sur cette inimitié profonde entre M. Flaherty et beaucoup d'Ontariens pour marquer des points dans cette province qui, il n'y a pas si longtemps, était un bastion libéral.

Le chef libéral a ainsi enfoncé le clou de ce qu'il a appelé la gestion désastreuse des finances du pays par le gouvernement conservateur.

«L'économie canadienne est la pire du G-7, a-t-il dit au local électoral de son député Mark Holland. Le Canada a maintenant enregistré sa pire performance en 17 ans, depuis l'époque de Brian Mulroney. Notre économie vacille. Les travailleurs canadiens perdent leur emploi, et que fait le gouvernement Harper? Il les insulte et les livre à eux-mêmes avec son attitude passive et son indifférence. Les conservateurs ne comprennent pas l'économie du XXIe siècle. Le coût des carburants fossiles ne fera qu'augmenter. La seule solution valable à long terme est d'investir dans les technologies écologiques et de nouveaux types de carburant. La démarche simpliste des conservateurs ne fera que retarder l'inévitable».

M. Dion a promis qu'un gouvernement libéral investira dans le secteur manufacturier afin de créer des emplois durables et de qualité, en partenariat avec les Canadiens grâce à des baisses d'impôt importantes pour les familles. «En faisant du Canada un chef de file mondial de l'économie verte, nous renforcerons notre économie à court terme et pour la prochaine génération», a-t-il affirmé.

Le chef libéral a fait ces déclarations en présence également de Brent Fullard, le candidat libéral qui souhaite déloger Jim Flaherty dans la circonscription voisine de Whitby-Oshawa.

M. Fullard a d'ailleurs fondé l'Association canadienne des investisseurs dans les fiducies de revenu pour lutter contre la décision de M. Flaherty de prélever un impôt sur les fiducies de revenu après que les conservateurs eurent promis de ne pas le faire et après qu'ils eurent renié leur promesse.

«Les Canadiens en ont marre des promesses reniées de M. Flaherty, a encore affirmé Stéphane Dion. Le fiasco des fiducies de revenu - qui a coûté quelque 35 milliards de dollars aux investisseurs - n'est qu'un mensonge parmi tous ceux pour lesquels M. Flaherty devra rendre des comptes aux habitants de Whitby-Oshawa. Pire encore, sa promesse reniée a été faite sur la fausse affirmation que les fiducies de revenu entraînaient des pertes fiscales.»