Stephen Harper voulait parler de santé hier, mais il a vite été rattrapé par la question des coûts de la mission canadienne en Afghanistan et par la crise financière mondiale.

Et comble de malheur, à son arrivée à Winnipeg où il a prononcé un discours en soirée lors d'un rassemblement, les nouvelles de l'effondrement des marchés boursiers nord-américains n'ont rien fait pour arranger les choses.

 

L'appui aux conservateurs depuis quelques jours dans les sondages sombre à la même vitesse que les indices boursiers. Mais le chef conservateur, qui a passé les deux derniers jours en Colombie-Britannique pour contrer la montée des partis de l'opposition là-bas, n'a pas baissé les bras et a recommencé à réclamer un «mandat fort». Son message, partout où il est passé hier, était le même: «les Canadiens ont un choix entre la certitude des conservateurs ou le risque de l'opposition».

Après Winnipeg, il s'est dirigé hier soir vers l'Ontario où, encore là, il doit tout faire pour ne pas se réveiller le 15 octobre avec à la tête du pays, comme il dit, un premier ministre du nom de Stéphane Dion.

Les attaques de M. Harper à l'égard de Stéphane Dion ont ainsi pris une tournure plus agressive. Le chef conservateur, dans ses discours à Vancouver et à Winnipeg, et même en conférence de presse, a brandi à plusieurs reprises l'expression «le premier ministre Dion» comme s'il s'agissait d'un épouvantail, question de mettre en garde les électeurs contre l'accession du chef libéral à la tête du pays.

Quant aux difficultés que son parti éprouve en fin de course, M. Harper affirme qu'il s'attendait à un parcours semé d'embûches.

«J'ai dit depuis le début, depuis le premier jour, que ces élections allaient être une course très serrée, a-t-il déclaré. Je vous rappelle que nous tirions de l'arrière dans les sondages deux semaines avant le déclenchement. Donc, le scrutin peut aller d'un bord comme de l'autre. Ou bien nous aurons un premier ministre Dion qui s'attaquera à nos problèmes économiques en accroissant les dépenses et les taxes, ou bien nous aurons notre gouvernement qui contrôlera les dépenses et qui baissera les impôts.»

M. Harper a également décidé de rappeler sans relâche aux électeurs le Tournant vert de Stéphane Dion, qualifiant cette politique de «taxe sur le carbone» qui mènera à la récession.

«Les libéraux ne veulent plus en parler, a-t-il dit à Winnipeg. Alors, s'ils n'appuient pas leur plateforme, pourquoi devrions-nous les appuyer?»

Quant à la crise financière, elle a encore dominé une bonne partie de la journée du chef conservateur. Il a d'ailleurs attiré l'attention sur le rapport du Fonds monétaire international, qui faisait état avant-hier d'un ralentissement économique mondial mais qui prévoit une croissance de l'économie canadienne. «Malgré le ralentissement de l'économie, nous aurons une croissance de l'économie parce que nous avons pris les bonnes décisions dans de difficiles circonstances», s'est félicité le chef conservateur.

Après l'Ontario aujourd'hui, le chef conservateur fera campagne au Québec en fin de semaine, malgré l'effondrement de son parti dans la province au profit du Bloc québécois.