Le chef du Nouveau Parti démocratique, Jack Layton, promet d'annuler les compressions de 45 millions $ en culture annoncées par le gouvernement conservateur, s'il est porté au pouvoir.

De passage à Québec mardi matin, M. Layton a fait connaître ses engagements en cette matière, en défendant une campagne publicitaire néo-démocrate qui présente le Parti conservateur comme un «Tueur de culture».«M. Harper est en train de réduire le financement nécessaire de la culture et des arts, ce sont des actions très néfastes et dramatiques, on a besoin de mots forts pour le décrire», a-t-il justifié, en lançant une sévère attaque contre ce choix des conservateurs de sabrer dans le soutien aux artistes.

Selon lui, le Parti conservateur va multiplier le nombre de chômeurs en coupant dans ce secteur d'activités qui se retrouve au coeur de l'économie.

«Il faut protéger et promouvoir les artistes, ceux qui ont maintenu la flamme de la culture française», a-t-il dit, en soulignant que les artistes n'ont généralement pas accès à des emplois stables et à des avantages sociaux.

Aux côtés de son chef, le candidat néo-démocrate de Lévis-Bellechasse, Gabriel Biron, s'est aussi lancé dans un plaidoyer en faveur de la culture.

«Les artistes ne sont pas des quêteux, ce sont des PME qui créent de l'emploi», a déclaré l'ex-journaliste, après avoir précisé que ce secteur fournit du travail à plus de 23 000 personnes dans la grande région de Québec.

Réagissant à la nouvelle publicité choc des néo-démocrates, «Conservatueurs de la culture», le chef conservateur Stephen Harper s'en est pris à la crédibilité du NPD. «Voilà une publicité extrême, très extrême, fausse et extrême, d'un parti sans un programme sérieux pour gouverner le pays», a lancé M. Harper, lors d'un point de presse à Saskatoon.

En plus de l'annulation des compressions, Jack Layton s'est aussi engagé à offrir une exemption fiscale annuelle de 20 000 $ pour le revenu découlant de droits d'auteur et à réformer le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes, afin que seules des émissions de contenu canadien soient diffusées aux heures de grande écoute.

Ainsi, selon lui, les téléséries américaines à succès comme «24 heures chrono» ou «Beautés désespérées» devraient faire place à des émissions écrites et réalisées par des Canadiens.

«Ces séries-là sont déjà disponibles sur d'autres chaînes, a-t-il dit. On a des centaines de chaînes maintenant.»

M. Layton n'a pas fermé la porte à la revendication du gouvernement Charest, qui souhaite la création d'un CRTC régional québécois, en se montrant toutefois peu loquace à ce sujet.

«Nous sommes conscients de l'objectif d'avoir une culture québécoise forte et on va discuter avec la province des possibilités, mais là, je trouve que ce sont les artistes qui ont été oubliés, et c'est mon objectif d'assurer d'abord que les créateurs soient compensés pour leurs efforts», a-t-il brièvement expliqué.

Entouré des candidats néo-démocrates de la région de Québec, mais aussi des candidats montréalais Thomas Mulcair et Anne Lagacé-Dawson, Jack Layton a promis de protéger le financement de Radio-Canada, de Téléfilm Canada et du Fonds canadien de la télévision, ainsi que du Conseil des arts du Canada.

Il a chiffré ses engagements en matière de culture à 150 millions $.