Une forme virulente de cancer associée à l'amiante fait plus de victimes que jamais au pays, des décennies après la période de forte utilisation de la substance toxique dans la construction d'édifices.

Le nombre de nouveaux cas de mésothéliome rapportés annuellement a grimpé de 67 pour cent depuis une quinzaine d'années, étant passés de 276 à 461 à travers le pays, selon les plus récentes statistiques fédérales.

Les spécialistes préviennent que cette tendance à la hausse va se poursuivre pendant des années et sera vraisemblablement accentuée dans les pays en voie de développement continuant d'utiliser largement les exportations canadiennes d'amiante.

La plupart des personnes aux prises avec le mésothéliome ont une espérance de vie de six mois à deux ans.

En Colombie-Britannique, les décès associés à l'amiante ont augmenté de pas moins de 69% entre 2002 et cette année, selon les données de la commission d'indemnisation de la province.

Pendant cette même période au Québec, où l'amiante continue d'être extraite du sol, le taux de mortalité a augmenté de 39%.

Le mésothéliome, forme de cancer difficile à traiter, est associé à l'exposition à l'amiante dans plus de 80% des cas.

Cette maladie a tué 32% de plus de Canadiens en 2005 que cinq ans auparavant, démontrent les plus récentes données nationales de Statistique Canada.

Et ces chiffres pourraient ne livrer qu'une partie de la vérité. De nombreux spécialistes de la santé croient en effet que le taux de mortalité associé au mésothéliome pourrait être beaucoup plus élevé.

En raison de son excellente capacité d'isolation, l'amiante a été largement utilisée au Canada durant les années 50, 60 et 70.

Toutefois, des études portant sur le minéral naturel ont démontré qu'il pose des risques pour la santé, de sorte qu'il est désormais étiqueté substance dangereuse.

Kathleen Ruff, ancienne directrice la Commission des droits de la personne de la Colombie-Britannique, affirme que la plupart des Canadiens croient, à tort, que les problèmes de santé découlant de l'amiante sont chose du passé.

«C'est comme les mines terrestres, ça se poursuit pendant des décennies et des décennies», a-t-elle affirmé lors d'une entrevue téléphonique accordée depuis Smithers, en Colombie-Britannique.