Stephen Harper ne se contente plus de s'engager à réduire les impôts et les taxes: le chef conservateur promet maintenant d'adopter une «loi-verrou» qui interdirait carrément à son gouvernement de les augmenter au cours des quatre prochaines années. Les conséquences d'enfreindre une telle loi restent toutefois bien vagues.

De passage à Rivière-du-Loup, le premier ministre a voulu insister sur l'engagement de son parti à ne pas augmenter le fardeau fiscal des contribuables canadiens. Pour démontrer son sérieux, il a proposé l'adoption d'une loi qui viendrait interdire toute hausse de l'impôt fédéral sur le revenu, des taxes de vente fédérales et de toutes autres charges sociales.

Invité à préciser les conséquences que subirait son gouvernement s'il venait à enfreindre cette Loi, Stephen Harper s'est toutefois montré vague. «Les conséquences sont très sérieuses. Premièrement, il y a toujours des conséquences quand les gouvernements augmentent les taxes des gens sans en avoir vraiment besoin : on n'en a pas de besoin. Il y a des conséquences pour un gouvernement conservateur parce que les gens s'attendent tout particulièrement à ce qu'un gouvernement conservateur garde les taxes basses. Et quand tu fais un engagement, il y a un coût élevé. Je pourrais citer à ce sujet un ancien président américain, mais je ne le ferai pas. C'est symbolique de ce qui pourrait arriver. Cette loi-verrou sert à enraciner notre engagement à ne pas augmenter les taxes.»

Stephen Harper semblait faire référence à George Bush père qui avait martelé tout au long de sa campagne de 1988 «lisez sur mes lèvres: pas de nouvelles taxes». Or son incapacité à tenir cette promesse lui avait coûté sa réélection en 1992, son adversaire Bill Clinton lui rappelant que les taxes avaient bien augmenté durant son mandat.