Une Torontoise demande à la Cour fédérale de forcer la publication du rapport de la vérificatrice générale sur les dépenses liées au Sommet du G8 avant les élections de lundi prochain.

Appuyée par le groupe international Avaaz, Kathleen Trotter veut pouvoir consulter dès maintenant la version finale de l'étude de Sheila Fraser sur le Fonds d'infrastructure du G8.

«Je veux en savoir le plus possible avant de voter», a-t-elle résumé.

La femme de 28 ans affirme que le refus de Mme Fraser de publier le rapport violait son droit, garanti par la Charte canadienne des droits et libertés, d'effectuer un choix informé dans le cadre d'une élection.

«Le gouvernement va gérer le pays et je sens que je ne peux faire un choix éclairé sans cette information.»

La vérificatrice générale a refusé de rendre public le document parce que le Parlement ne siège pas pendant la campagne. Dans un courriel, le porte-parole de Mme Fraser s'est rangé derrière la déclaration publique de Mme Fraser voulant que le rapport ne puisse être divulgué avant la reprise des travaux parlementaires. Le bureau de la vérificatrice générale ne commentera pas davantage, puisque «l'affaire est devant les tribunaux», a indiqué le porte-parole.

L'avocat de Mme Trotter, Frank Addario, dit espérer que la Cour fédérale puisse entendre la requête dès cette semaine.

Une version préliminaire du rapport, obtenue plus tôt en avril par La Presse Canadienne, concluait que le gouvernement avait induit en erreur le Parlement pour faire adopter une enveloppe budgétaire de 50 millions de dollars pour le G8, dépensée ensuite dans la circonscription du ministre de l'Industrie, Tony Clement.

Cette version remontant à janvier suggérait également que le processus d'approbation du financement aurait pu être illégal.

Une seconde version préliminaire, coulée ensuite par les conservateurs, contenait des propos similaires, bien qu'utilisant une prose au ton moins incendiaire.

Le ministre sortant John Baird a déclaré que le rapport final de Mme Fraser différait de la version préliminaire et qu'il n'indiquait pas que le gouvernement avait mal informé le Parlement.

Me Addario a fait valoir que les Canadiens ont le droit de connaître les gestes posés par leur gouvernement avant d'aller voter, le 2 mai.

Kathleen Trotter, qui travaille dans le secteur du conditionnement physique, a soutenu qu'elle n'avait pas encore décidé quel parti elle appuierait, et qu'elle voulait lire le rapport avant de prendre une décision.

L'organisation Avaaz soutient que sa pétition en faveur de la diffusion du rapport a recueilli 80 000 signatures.

Les conservateurs, les libéraux, les néo-démocrates et les bloquistes ont tous affirmé qu'ils aimeraient voir le rapport final être publié.

Avaaz est connu au Canada pour sa campagne contre l'octroi par le CRTC d'une licence de télédiffusion à Sun News Network.