Voici ce que les chefs avaient à dire en point de presse quelques minutes après le débat. Les réactions sont présentées dans l'ordre auquel ils se sont présentés au micro.

Le chef néo-démocrate Jack Layton

Jack Layton a avoué que son objectif était clair: montrer qu'il existe une autre option qu'un gouvernement libéral ou conservateur. M. Layton estime avoir réussi. «MM. Ignatieff et Harper veulent dire que c'est une course à deux. Ils ne veulent pas que les Canadiens sachent qu'ils ont un autre choix», a-t-il lancé. Il a minimisé les différences entre les deux partis. Selon lui, il s'agit de deux «vieux partis» avec «de vieux problèmes».

M. Layton a défendu son choix de critiquer le taux d'absentéisme de M. Ignatieff lors des votes. «Si vous appliquez pour une promotion, vous devez au moins vous présentez pour le boulot. J'ai été choqué de voir que M. Ignatieff n'était présent que pour 30% des votes en Chambre », a-t-il soutenu.

Le chef conservateur Stephen Harper

Stephen Harper estime avoir atteint ses objectifs dans ce débat, soit de défendre son bilan et faire connaître aux Canadiens sa «vision» et ses «priorités»: «la nécessité de créer des emplois, offrir des services, tout en maintenant les impôts à un bas niveau».

Il a reproché aux autres chefs d'avoir provoqué des élections dont personne ne voulait.

«La décision d'aller en élections est celle des trois partis de l'opposition. Nous étions contre, nous leur avons donné tous les chiffres qu'ils voulaient, nous avons présenté un budget qu'ils auraient dû appuyer, a dit M. Harper. C'est leur responsabilité et ils doivent en répondre.»

M. Harper a dit attendre «avec intérêt» le «vrai rapport» de la vérificatrice générale, Sheila Fraser, dont des copies préliminaires, obtenues par différents médias, semblent indiquer que le gouvernement a induit le Parlement en erreur quant aux fonds dépensés dans le cadre de la tenue du sommet du G8 à Muskoka, en Ontario.

«Elle a dit elle-même qu'il ne fallait pas se fier aux versions préliminaires», a souligné M. Harper.

Le chef bloquiste Gilles Duceppe

Gilles Duceppe voulait s'attaquer à l'intégrité de M. Harper et montrer qu'une majorité conservatrice ne respecterait pas les institutions. Il a cité en exemple le rapport de la vérificatrice générale sur les coûts des sommets du G8 et du G20, les dépassements de coûts des F-35 ainsi que l'intention du chef conservateur de diriger un gouvernement de coalition en 2004. «Comment voter pour une personne qui cache ses intentions et la vérité?», a lancé M. Duceppe.

Le chef libéral Michael Ignatieff

Michael Ignatieff a pour sa part estimé qu'il avait réussi à présenter une alternative au gouvernement conservateur de Stephen Harper.

«J'espère que les Canadiens vont vouloir changer de gouvernement, pour un gouvernement libéral qui respectera les divergences d'opinion, qui a de la compassion et qui est là pour les familles canadiennes», a souligné le chef libéral.

«J'ai voulu créer un contraste entre M. Harper et moi», a-t-il ajouté, citant en exemple des éléments de son plan familial: pensions, soins de santé, aidants naturels, services de garde.

«C'est aux Canadiens de choisir. J'attends avec impatience le verdict de la population», a-t-il conclu.