Bien des parents n’ont pas fini de voir leurs enfants à la maison plutôt qu’à l’école : si les 460 000 grévistes du Front commun n’ont pas de nouvelles journées de grève prévues au programme pour l’instant, les profs affiliés à la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) poursuivent leur grève générale illimitée.

Les profs de la FAE restent dans la rue

Les enseignants affiliés à la Fédération autonome de l’enseignement seront, selon toute vraisemblance, toujours en grève au début de la semaine prochaine. Jeudi, au premier jour du déclenchement de la grève, la présidente de ce syndicat, Mélanie Hubert, a estimé « fort peu probable » qu’il y ait une entente de principe d’ici lundi.

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La présidente de la Fédération autonome de l’enseignement, Mélanie Hubert

Pourrait-on faire appel à un conciliateur pour tenter de faire avancer les négociations plus rapidement ? Vendredi, la FAE a indiqué qu’il n’y a « pas de demande de conciliateur prévue pour l’instant ». La veille, la présidente de la FAE disait que l’entrée en jeu d’un conciliateur faisait partie « des choses à évaluer, pour la suite ».

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Enseignants en grève devant l’école secondaire Georges-Vanier, à Montréal, vendredi

Les profs de la FAE sont au nombre de 66 500 et travaillent dans les classes de Montréal, Laval, Québec, l’Outaouais, la Montérégie, les Laurentides et l’Estrie. Ils représentent environ 40 % des professeurs au Québec.

Le Front commun laisse du temps au conciliateur

Les 420 000 membres du Front commun, formé d’employés représentés par la CSQ, la FTQ, la CSN et l’APTS, étaient de retour au travail, vendredi. Les écoles publiques, qui étaient toutes fermées depuis mardi, ont ainsi été rouvertes en partie. Tous les cégeps ont repris leurs activités.

La Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ), qui représente 80 000 infirmières, infirmières auxiliaires et autres professionnelles en soins, a débrayé vendredi, pour la deuxième journée de suite.

Au Front commun, on indique que le processus de négociation suit son cours et qu’il n’y a, pour l’instant, aucune stratégie de grève de prévue. Lundi, à la demande des syndicats, un conciliateur a été nommé. Il s’agit de Mathieu LeBrun. Son mandat est « d’en arriver le plus rapidement possible à une entente négociée avec les syndicats du Front commun », a précisé le ministre du Travail, Jean Boulet.

Les parents majoritairement solidaires

Aurélia Genay a participé à la grande marche de la Fédération autonome de l’enseignement tenue à Montréal, jeudi. Ses deux fils, qui sont en maternelle et en première année, sont privés d’école pour une durée indéterminée. La mère s’estime chanceuse : ses parents sont en visite de France et sa mère, ancienne enseignante, peut les aider à faire des apprentissages.

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Grande marche de la Fédération autonome de l’enseignement, jeudi, à Montréal

« L’impact est moindre » que pour d’autres parents, reconnaît Mme Genay. Mais peu importe la durée de la grève, les enseignants en grève générale illimitée ont son soutien.

Les écoles, c’est là où on forme la société de demain. Est-ce qu’on est capable, en tant que société, de mettre la priorité là-dessus ? Les profs forment toutes les futures professions ! Est-ce qu’on peut s’assurer que les conditions soient gagnantes, pour les enfants et les enseignants ?

Aurélia Genay, mère de deux enfants

Selon un sondage SOM publié par La Presse cette semaine, les parents qui ont des enfants à l’école appuient les revendications des syndiqués du secteur public dans une proportion de 79 %. Dans la population québécoise en général, sept personnes sur dix donnent leur appui au mouvement syndical dans ses négociations avec le gouvernement.

Lisez « Sept Québécois sur dix derrière les travailleurs »

Une entente en Ontario

Mardi, le jour même où s’amorçait au Québec le mouvement de grève dans le secteur public, l’Ontario a annoncé être parvenu à une entente de principe avec la Fédération des enseignantes et des enseignants de l’élémentaire de l’Ontario (FEO), évitant ainsi la grève. Selon le Globe and Mail, cette entente prévoit notamment l’ajout de 401 enseignants spécialisés pour aider les plus jeunes élèves en lecture, une aide qui sera fournie individuellement ou en petits groupes.

La présidente de la FEO, Karen Brown, a déclaré au Globe and Mail que ces ressources viendraient directement en aide aux élèves en difficulté.

Avec La Presse Canadienne