Tous les élèves de la maternelle passeront un examen de la vue à l'école et un petit déjeuner sera offert aux enfants des 725 écoles primaires en milieu défavorisé à partir de la rentrée de l'automne.

C'est ce que prévoit une stratégie destinée aux 800 000 enfants de 8 ans et moins dévoilée par le gouvernement Couillard mardi.

Québec chiffre les investissements de sa stratégie à 1,4 milliard de dollars d'ici 2022 - une enveloppe d'un milliard avait été annoncée au dernier budget et 350 millions ont été ajoutés dans la mise à jour économique de l'automne.

La principale dépense est l'embauche de 8000 ressources spécialisées au primaire en cinq ans, comme des psychoéducateurs et des orthophonistes, tel que prévu au budget et à la mise à jour.

Les examens de la vue sont déjà payés par l'État pour les enfants. Or, seulement 20 % des parents en font passer un à leur enfant avant l'âge de six ans. Québec a décidé d'offrir l'examen à l'école pour dépister les déficiences dès la maternelle, soit à l'âge de 4 ou 5 ans.

La stratégie prévoit d'ailleurs la poursuite de la création de classes de maternelle 4 ans, toujours en milieu défavorisé. Québec n'en précise pas le nombre. Il y a 289 classes de maternelle 4 ans à l'heure actuelle.

Québec financera les commissions scolaires pour que des petits déjeuners soient offerts dans les 725 écoles en milieu défavorisé, c'est-à-dire environ 40 % de l'ensemble des écoles du Québec. Les écoles concernées sont celles qui ont la cote 8, 9 et 10 selon « l'indice de défavorisation » du ministère de l'Éducation.

Il y aura un partenariat avec le Club des petits déjeuners, qui donne déjà un repas dans 300 écoles. L'initiative sera désormais financée par l'État et élargie.

Un dossier numérique

Le gouvernement entend également créer un dossier numérique pour chaque enfant qui le suivra tout au long de son parcours scolaire. Il sera accessible aux parents. Il sera implanté graduellement, au cours des cinq prochaines années.

La stratégie rappelle des annonces déjà faites, comme l'amélioration de la transition des enfants du service de garde à l'école.

Cette stratégie découle de la politique sur la réussite éducative dévoilée en juin dernier. Le gouvernement s'est notamment donné pour cible d'« augmenter à 80 % la proportion d'enfants qui commencent leur scolarité sans présenter de facteur de vulnérabilité pour leur développement ». À l'heure actuelle, environ un enfant sur quatre est considéré comme vulnérable à son entrée à la maternelle.