La dernière note de l'Institut de recherche et d'informations socioéconomiques (IRIS) indique que près de 40 % des élèves inscrits au secondaire québécois étudient en dehors du système public régulier, et que les inégalités sont en croissance.

L'IRIS avait noté qu'en 2001-2002, 28 % des élèves inscrits au secondaire allaient soit à l'école privée, soit dans un programme particulier.

Philippe Hurteau, chercheur à l'IRIS et coauteur de la note, rejette l'hypothèse que ces ratios démontrent une démocratisation de l'école privée et des programmes particuliers.

À son avis, ce système à deux vitesses produit des inégalités. Il signale que 72 % des élèves qui fréquentent une école privée proviennent d'un milieu favorisé tandis que ceux qui proviennent de familles à faible revenu ne représentent que 7 % de l'effectif. De plus, l'IRIS a observé que les écoles offrant des programmes particuliers sont sous-représentées dans les secteurs défavorisés.

Philippe Hurteau relève aussi que les pratiques qu'il dénonce n'aient pas le mérite de se défendre académiquement.

Il précise, en effet, que le taux de réussite chez les jeunes a diminué légèrement dans le secteur privé entre 2011 et 2015, de 98,1 à 96,2 %, alors qu'il a chuté de 91,8 à 83,6 % chez les jeunes inscrits au public.

Le chercheur conclut que de rassembler les enfants privilégiés et doués dans les mêmes classes n'améliore par leur performance, d'une part, mais aussi que de les retirer de l'école commune nuit aux autres.