Le syndicat des enseignants et les représentants étudiants dénoncent la décision du cégep Montmorency de permettre l'ouverture l'automne prochain d'un restaurant de la bannière Quesada, deux ans après qu'un Subway se soit installé entre les murs de l'institution lavalloise.

«Nous sommes gênés que l'histoire se répète à l'ère de la prévention en santé, du manger local, du manger bio, des préoccupations face à l'obésité», dit Karine L'Ecuyer, présidente du syndicat des enseignantes et enseignants du cégep. Elle rappelle que le cégep Montmorency a été le premier établissement francophone à permettre à une telle franchise de s'installer dans ses murs.

La direction soutient pour sa part que le choix a été avalisé par un comité auquel siégeaient des représentants des enseignants et des étudiants, puis dans le cadre d'un sondage fait auprès de la communauté cégépienne.

«Nos jeunes sont majeurs, ils ne mangent plus comme avant et le repas traditionnel à la cafétéria ne se vend plus, dit Isabelle Legault, directrice des services financiers du cégep. On a un souci d'avoir une offre diversifiée. Il y a un paquet de restaurants de malbouffe autour. Si je veux manger une bonne salade, je vais chez Subway et j'ai une très bonne salade, très santé.» 

Elle note en outre qu'un café étudiant doit ouvrir ses portes en 2019 dans un espace du cégep qui sera agrandi. 

La présidente du syndicat des enseignantes et enseignants dit qu'il est temps pour le cégep de réfléchir à l'offre alimentaire. «On demande que l'on prenne le temps de faire une consultation avec l'ensemble des acteurs pour avoir une position concertée. Est-ce que ça passe par des coopératives, des produits locaux, bios, je ne saurais dire. Mais on peut certainement proposer autre chose qu'une nouvelle bannière», dit Karine L'Ecuyer.

Ce midi, il y avait une file d'attente au Subway du collège Montmorency. Nicolas Simard, qui venait tout juste de s'y acheter un sandwich, se disait contre l'arrivée de telles franchises au cégep.

«C'est la même compagnie qui est propriétaire de la cafétéria, du Subway et qui aura le Quesada. Il n'y a pas de concurrence, donc c'est cher. On n'est pas vraiment riches et on se ruine ici», dit l'étudiant en administration.

C'est l'entreprise Chartwells qui gère les concessions alimentaires au cégep Montmorency. Elle verse des redevances à l'administration du cégep. «C'est un pourcentage de ses ventes, mais je ne rentrerai pas dans les détails de l'entente confidentielle», dit la directrice des services financiers du cégep, Isabelle Legault.

L'entente entre Chartwells et le collège Montmorency est en voie d'être renouvelée pour cinq ans.