Andrew Potter, au centre d'une controverse depuis trois jours pour un article controversé sur la société québécoise dans le magazine Maclean's, vient d'annoncer sa démission de la direction de l'Institut d'études canadiennes de McGill.

Sur Twitter, M. Potter a dit prendre cette décision «dans la foulée de réactions négatives au sein de la communauté universitaire et l'opinion publique».

«J'en suis venu à la conclusion que la crédibilité de l'Institut bénéficierait de ma démission», a-t-il écrit.

L'homme entend toutefois conserver son poste de professeur à l'université.

Dans son texte publié lundi dans Maclean's, il avance que le cafouillage entourant le déneigement de l'autoroute 13 est une conséquence de «l'absence de solidarité» de la société québécoise, qu'il qualifie de «pathologiquement aliénée».

Il s'était excusé avant-hier, admettant que son texte contenait «une certaine rhétorique qui va au-delà de ce qui est justifié par les faits ou par mes propres convictions».

«Le premier devoir de l'écrivain politique est de rendre compte de sa communauté à elle-même, pouvait-on lire sur le compte Facebook. Bien évidemment, j'ai échoué. Quand les gens que vous lisez et le respect vous disent qu'ils ne reconnaissent pas leur société dans votre description, cela indique un échec de l'empathie et de l'imagination, et il est temps de reprendre un pas en arrière.»

La démission de M. Potter a rapidement eu des échos à l'Assemblée nationale, où son texte avait été unanimement critiqué plus tôt cette semaine.

«Il a fait un choix, qui est un choix personnel, a déclaré le leader parlementaire du gouvernement Couillard, Jean-Marc Fournier. Nous, on a fait des commentaires, il s'en était excusé. Pour le reste, il faut lui demander à lui.»

Le député de Québec solidaire, Amir Khadir, a de nouveau déploré le texte de M. Potter, qu'il associe à du «Québec-bashing». Il a néanmoins salué le geste du chercheur.

«Je trouve qu'il y a un geste honorable au moins dans le fait qu'il offre sa démission, ce qu'on ne voit pas assez souvent ici, au sein de l'Assemblée nationale», a dit M. Khadir.

- Avec la collaboration de Martin Croteau