Effet Trump? Conséquence du faible dollar canadien? Chose certaine, les astres sont parfaitement alignés pour rendre les universités canadiennes plus attrayantes que jamais aux yeux des Américains, voire des autres étudiants étrangers.

Les hausses des demandes d'admission venant de nos voisins du Sud comparativement à celles de l'an dernier à pareille date sont substantielles à plusieurs endroits : 70% à l'Université de Toronto, 50% à l'Université Bishop's toute proche de la frontière et 22% à l'Université McGill.

Un article publié plus tôt ce mois-ci par l'agence de presse américaine Associated Press témoigne du même phénomène aux quatre coins du Canada. L'Université McMaster de Hamilton voit ses demandes d'admission en provenance des États-Unis augmenter de 34% et l'Université de Colombie-Britannique, de 26%.

Si à l'Université Bishop's, on indique que certains jeunes Américains ont téléphoné dès le lendemain de l'élection pour se renseigner, de façon générale, les universités demeurent prudentes et hésitent à parler d'une conséquence directe de l'effet Trump.

«C'est sans doute là un des facteurs qui contribuent à la hausse enregistrée, mais il n'y a pas que celui-là», nuance Kim Bartlett, directrice des admissions à McGill. 

«La faiblesse du dollar canadien y est sans doute pour quelque chose, de même que nos efforts de recrutement qui se sont intensifiés ces dernières années.» - Kim Bartlett, directrice des admissions à l'Université McGill

Détail intéressant : en excluant les étudiants américains, il y a aussi à l'Université McGill une hausse des 15% des demandes d'admission des étudiants étrangers.

Inquiétudes

Pas impossible non plus que des Canadiens établis depuis longtemps aux États-Unis aient eux aussi une petite envie de mettre le cap sur le nord.

Julie Bouchard, qui habite aux États-Unis avec sa famille depuis plusieurs années, ne cache pas que l'élection de Trump est une réelle source de préoccupation et que cela amène son fils à envisager sérieusement de présenter des demandes d'admission au Canada plutôt qu'aux États-Unis, l'automne prochain.

Même si elle sait bien que son fils, qui détient une carte verte, ne serait pas le premier appelé sous les drapeaux, Mme Bouchard ne peut s'empêcher de penser qu'à ses 18 ans, il sera inscrit sur la liste des jeunes qui pourraient être conscrits. 

«Avec un président aussi sanguin, les risques de guerre sont augmentés. Quand tu as un fils sur le point d'atteindre la majorité, c'est difficile de ne pas y penser...» - Julie Bouchard, Canadienne établie aux États-Unis

Dans tous les cas de figure, il reste à voir si ces demandes d'admission se traduiront par des réelles inscriptions, ce que nous saurons sous peu.