Des associations liées aux services de garde et des centrales syndicales ont uni leurs voix, lundi, pour demander au gouvernement Couillard d'abolir la taxe famille, qui module les frais de garde en fonction du revenu des parents.

L'Association québécoise des centres de la petite enfance (AQCPE), l'Association et le Rassemblement des garderies privées du Québec (AGPQ et RGPQ), ainsi que la CSN, la CSQ et la FTQ ont déploré le maintien de cette taxe, malgré l'annonce du surplus de 2,2 milliards $ lors de la mise à jour économique du gouvernement du Québec, la semaine dernière.

Selon eux, cette taxe est «un véritable choc tarifaire» pour les parents, qui paient déjà pour les services de garde avec leurs impôts.

Les associations ont rappelé que dans son budget 2015-2016, Québec avait réduit cette contribution additionnelle de 50 % pour le deuxième enfant et l'avait annulée pour les enfants suivants, reconnaissant du même coup qu'il s'agit d'un fardeau supplémentaire pour les parents.

Le président-directeur général de l'AQCPE, Louis Senécal, estime qu'avec 2,2 milliards $ de surplus, le gouvernement «a maintenant amplement la marge de manoeuvre pour mettre fin à cette iniquité fiscale».

Les associations ajoutent par ailleurs que la taxe supplémentaire imposée aux parents rapporte 162 millions $ par an aux coffres de l'État, sans que le gouvernement ait à démontrer que ce montant est réinvesti dans le réseau des services de garde éducatifs subventionnés, ce qu'elles considèrent comme étant «doublement pénalisant pour les parents qui se retrouvent à payer plus cher, sans que leurs services soient mieux financés».

«Au cours des derniers mois, le réseau des services de garde éducatifs a été la cible de plusieurs attaques de la part du gouvernement Couillard, a lancé Véronique De Sève, de la CSN. Que ce soit par les compressions importantes auxquelles le réseau est soumis ou par la hausse vertigineuse des tarifs de garde imposée aux parents, ce sont l'accessibilité et la qualité des services qui sont en jeu. Qu'on cesse de voir cela comme une dépense. Il s'agit d'un investissement dont on ne peut se passer. Le Québec doit abolir la taxe famille et réinvestir dans l'avenir de nos enfants.»