Pour la première fois depuis 2008, la Commission scolaire de Montréal (CSDM) atteint l'équilibre budgétaire. Le conseil des commissaires a en effet adopté hier des états financiers pour 2015-2016 affichant un surplus de 196 000 $ (plutôt que le déficit autorisé de 11,5 millions) sur un budget de 1,1 milliard.

La CSDM y est parvenue au prix d'un régime minceur imposé par Québec, qui lui avait donné cinq ans pour assainir ses finances.

Si la CSDM a dû pratiquer des coupes un peu partout pour y arriver, le redressement s'est fait sur deux axes principaux, a indiqué son directeur général, Robert Gendron. « Nous avons coupé dans les dépenses administratives (de 20 %) et nous avons revu toute l'organisation scolaire, en nous assurant par exemple de nous rapprocher le plus possible du nombre maximal d'élèves par classe. »

Comme l'a précisé Lucie Painchaud, directrice générale adjointe à la gestion de la performance financière, la CSDM a dû réduire ses dépenses de 60 millions pour opérer le redressement demandé, et ce, tout en subissant des coupes de 33 millions. « En cinq ans, nous avons donc dû réduire nos dépenses de près de 100 millions. »

DES SURPLUS À LA RESCOUSSE

La CSM ne cache pas que pour y arriver, elle a largement puisé dans les surplus de ses programmes de formation professionnelle et de formation des adultes. Ce faisant, elle a compensé le sous-financement des élèves handicapés ou ayant des problèmes d'apprentissage ou de comportement.

Catherine Harel Bourdon, présidente de la CSDM, a relevé que pareille stratégie avait ses limites, les élèves en formation professionnelle ayant souvent besoin de machinerie à la fine pointe qu'il faudra renouveler.

De façon générale, résume-t-elle, « on retrouve une certaine marge de manoeuvre. Nous avons démontré au Ministère que nous gérons bien, mais ça a été au prix de choix difficiles », a insisté Catherine Harel Bourdon.

Elle regrette par exemple que le nombre d'élèves par classe ait été augmenté, que l'aide alimentaire ait été réduite, tout comme l'offre de transport scolaire.

La CSDM croit avoir trouvé sa vitesse de croisière qui lui permettra de relancer un certain développement, tout en remboursant peu à peu son déficit accumulé, qui atteint 84 millions.

Mme Harel Bourdon assure que les finances de la CSDM sont assainies pour de bon, mais ajoute que la Commission est allée au bout de ce qu'il était possible de faire pour réduire ses dépenses administratives et son coût par élève.

D'une même voix, avec ses syndicats, la CSDM réclame un statut particulier en raison de la réalité de ses élèves, qui, plus qu'ailleurs, vivent dans la pauvreté, présentent des difficultés d'apprentissage ou n'ont pas le français pour langue maternelle.