Un conflit déchire la direction de la Fédération des commissions scolaires du Québec (FCSQ) alors qu'elle doit se présenter aujourd'hui à l'Assemblée nationale pour exprimer son opposition au projet de loi sur la gouvernance scolaire. La présidente Josée Bouchard a suspendu de ses fonctions la directrice générale Pâquerette Gagnon, qui l'accuse de faire un « trip de pouvoir ».« Elle veut carrément me tasser », a soutenu Mme Gagnon lors d'un entretien avec La Presse hier soir.

Lundi, Josée Bouchard lui a annoncé qu'elle est « relevée temporairement » de ses fonctions, avec solde, jusqu'à la rencontre des 22 et 23 avril du conseil général de la Fédération, l'instance suprême. Hier, Mme Bouchard a écrit aux présidents de commission scolaire pour leur annoncer la suspension de Mme Gagnon.

« C'est une injustice ! », a lancé la directrice générale de la FCSQ depuis 10 ans. « Je ne comprends absolument pas. Je viens d'être suspendue sans raison. »

Désaccord

Elle a toutefois reconnu qu'un désaccord l'opposait à Mme Bouchard au sujet de la présentation que doit faire la FCSQ aujourd'hui en commission parlementaire sur le projet de loi 86. Un désaccord qui ne porte pas sur le fond, mais sur la forme. Mmes Bouchard et Gagnon devaient se présenter toutes deux devant les parlementaires. Mais selon Mme Gagnon, Josée Bouchard était insatisfaite de la présentation qu'elle avait préparée. La présidente jugeait qu'elle n'occupait pas une place assez importante, selon Mme Gagnon. Un tel désaccord ne peut justifier une suspension, a-t-elle ajouté. « Josée Bouchard a outrepassé ses pouvoirs. Elle n'a aucune raison. » Elle soupçonne Mme Bouchard de vouloir cumuler les fonctions de présidente et de directrice générale dans l'avenir.

Mme Bouchard n'a pas voulu faire de commentaires. « La DG de la FCSQ est relevée temporairement de ses fonctions. Comme il s'agit d'une question de nature confidentielle, la FCSQ ne fera aucun autre commentaire », a indiqué l'attachée de presse Caroline Lemieux.

La FCSQ est farouchement opposée au projet de loi 86, qui abolit l'élection des commissaires scolaires au suffrage universel. Les consultations en commission parlementaire sur cette réforme de la gouvernance scolaire prennent fin aujourd'hui.