Le gouvernement du Québec octroie 400 000 $ au Collège de Maisonneuve pour y « implanter des mesures d'appui au vivre ensemble », à la suite d'une succession d'événements survenus au cours de la dernière année.

Le Collège Maisonneuve a fait parler de lui à quelques occasions au cours de la dernière année. Cinq de ses élèves ont quitté le Canada en janvier 2015 et ont réussi à se rendre en Syrie et en Irak pour y grossir les rangs du groupe État islamique (EI). Quatre ont été interceptés en mai et deux autres sont derrière les barreaux en attendant leur procès pour avoir eu des substances explosives en leur possession.

Plus récemment, des membres du personnel se sont plaints du climat d'intimidation mis en place par des groupes d'élèves qui avaient pris le contrôle de certains secteurs de l'établissement, notamment un coin de la bibliothèque.

La somme consentie servira principalement à l'embauche de personnes-ressources qui seront appelées à intervenir dans ces situations, dans le cadre d'un projet-pilote qui devrait durer un an.

C'est la ministre de l'Enseignement supérieur, Hélène David, qui a fait l'annonce de cet octroi, dimanche.

Selon elle, le personnel embauché aura le mandat d'être « sur le terrain », « pas dans un bureau » pour « travailler à renouer les liens ». Ce personnel devra notamment être disponible en dehors des heures régulières, les soirs et les fins de semaine.

« Ce montant-là va servir à nous rapprocher, à mieux comprendre ce qui se passe sur le terrain et ce, autant pour les étudiants que pour le personnel », a pour sa part précisé la directrice générale de l'établissement, Malika Habel.

Selon cette dernière, le départ pour la Syrie et l'Irak d'étudiants, l'an dernier, avait constitué un événement traumatique dont le collège subit le ressac cette année, notamment par le biais des événements entourant la bibliothèque. 

« Les événements de l'année dernière ont exacerbé des tensions, de telle sorte que des incidents qui seraient probablement passés inaperçus et qui existent dans tous les cégeps ont pris chez nous une ampleur, ou en tout cas ont été lus avec des lunettes différentes. »

« Ces 400 000 $ vont permettre d'avoir une présence pour être témoin ou prévenir des situations », a pour sa part estimé le maire de Montréal, Denis Coderre. « C'est le chaînon manquant dans le processus pour ramener un climat propice aux études. »

Tout en appréciant l'appui financier de Québec, Mme Habel a reconnu que ce ne pourrait pas être suffisant pour complètement régler les problèmes qui ont affligé son établissement au cours de la dernière année. Des mesures législatives ou réglementaires pourraient aussi être nécessaires.

« Nous verrons pour la suite avec d'autres ministères si nous avons besoin d'autres types de soutien. »