Surpopulation d'élèves et vague d'immigration obligent, les écoles primaires Saint-Jean-Vianney et Marie-Rollet, dans Rosemont, seront fusionnées à la rentrée scolaire de 2016 à moins d'un revirement de plus en plus improbable. La décision soulève de la résistance chez les enseignants, même si, « techniquement, ça ne changera rien », assure la direction de la Commission scolaire de Montréal (CSDM).

Environ 70 personnes ont assisté à une consultation publique organisée par la CSDM, la semaine dernière, à l'école Saint-Jean-Vianney, dans la 27e Avenue. Des dizaines de parents étaient sur place. Mais surtout des membres du personnel enseignant, qui accueille très froidement ce mariage forcé qui devrait être entériné officiellement en décembre par le conseil des commissaires de la CSDM.

À l'heure actuelle, les élèves de ce quartier fréquentent Marie-Rollet de la maternelle jusqu'à la 2e année. Ensuite, ils poursuivent leur parcours primaire dans un établissement à un jet de pierre de là. La fusion n'entraînera pas la fermeture de l'un des établissements, mais il est question de fusionner les directions et, par le fait même, d'uniformiser l'approche pédagogique, notamment sur le plan des calendriers et des frais pour les activités du service de garde, explique le commissaire scolaire de Rosemont, Jean-Denis Dufort.

« Quand on regarde les données actuelles, on constate une baisse du rendement de nos élèves en lecture de 13 % à la fin de la 3e année, dit-il. Et on constate que le taux d'élèves vulnérables, c'est-à-dire avec des résultats de 0 à 69 %, est trois fois plus élevé en 3e année. C'est donc dire qu'il y a un choc au moment du changement d'école. On pense que la fusion permettrait d'améliorer la réussite scolaire. »

Pas d'économies

La CSDM affirme que la fusion ne servira pas à réaliser des économies, du moins pas à court terme. Elle permettrait cependant de maximiser les espaces, surtout si le gouvernement donne le feu vert à l'ajout d'une dizaine de classes et à l'aménagement d'un nouveau gymnase à l'école Saint-Jean-Vianney.

Selon les projections de la commission scolaire, au moins 500 élèves grossiront les rangs des écoles de Rosemont au cours des cinq prochaines années. Ces chiffres ne tiennent pas compte de la vague d'immigration attendue.

Zones grises

Nathalie Tremblay, de l'Alliance des professeures et professeurs de Montréal, explique que les enseignants ne comprennent pas les motifs réels de cette fusion. « Nos membres sont inquiets quant à la répartition des ressources. Des choix pédagogiques. Qu'adviendra-t-il aussi de la répartition des tâches ? Le plan de fusion n'est pas clair », déplore-t-elle.