De 400 à 700 enfants syriens sont attendus à partir de janvier dans les écoles de la Commission scolaire de Laval, qui se demande vraiment comment elle va parvenir à accueillir tous ces nouveaux élèves. Étrangement, alors qu'il y a branle-bas de combat à la Commission scolaire, le ministère québécois de l'Immigration, de la Diversité et de l'Inclusion, lui, dit n'avoir pas eu vent d'un afflux aussi important.

« Nous sommes contents de participer à l'accueil des réfugiés, dit Louise Lortie, présidente de la commission scolaire. En même temps, jamais nous n'avons reçu d'aussi grosses cohortes d'un coup, et c'est tout un défi: on parle de l'équivalent d'une école complète. »

Le nombre précis d'enfants qui arriveront n'est pas connu. Mme Lortie prévoit que ça oscillera entre 400 et 700, et ce, dans un contexte où les écoles de la Commission scolaire de Laval affichent déjà complet.

« Nos écoles sont pleines, la construction de nouvelles écoles est en cours et nous avons présenté au Ministère des demandes d'agrandissements. »

Bref, ce n'est pas simple. « Tous les scénarios sont sur la table, explique Mme Lortie. Nous ne savons pas si les enfants iront dans différents édifices ou s'ils seront rassemblés dans un seul. »

Il faut trouver de l'espace, il faudra rapidement organiser le transport scolaire. Mais surtout, il faudra organiser les services scolaires. « Un certain nombre d'enfants ne sont jamais allés à l'école et presque aucun d'entre eux ne parle français », fait remarquer Mme Lortie.

« Nous sommes en discussion avec le ministère de l'Éducation, qui va devoir comprendre que nous aurons vraiment besoin d'une aide particulière pour accueillir tous ces élèves. »

Sans même compter l'arrivée de ces réfugiés, la commission scolaire prévoit une hausse de 6000 élèves d'ici 2020.

Julie White, attachée de presse du ministre de l'Éducation François Blais, précise que le Ministère est effectivement en communication avec la commission scolaire de Laval et celles de la région de Montréal à ce sujet. Si elle n'avance pas d'estimation du nombre de réfugiés, Mme White assure que tout sera fait pour que les ressources nécessaires soient en place au moment voulu.

Au ministère de l'Immigration, de la Diversité et de l'Inclusion, Karine Baribeau, conseillère aux relations aux médias, s'est montrée pour sa part très surprise que la Commission scolaire de Laval dise attendre autant d'enfants (auxquels s'ajoutent leurs parents). Les gens d'origine syrienne susceptibles de parrainer des compatriotes se concentrent à Montréal et à Laval, mais au Ministère, on n'a pas eu vent d'arrivées aussi massives.

« En ce qui concerne les engagements du nouveau premier ministre fédéral, M. Trudeau, il est encore trop tôt pour les commenter. La ministre [Kathleen] Weil [ministre québécoise de l'Immigration] discutera avec son homologue fédéral dans les prochains jours. Le Ministère travaille en étroite collaboration avec ses partenaires ministériels et communautaires afin d'assurer un accueil adéquat et des services adaptés aux besoins de ces personnes. »

À Laval, Carrefour d'intercultures de Laval, l'organisme communautaire qui assure l'accueil des réfugiés s'affaire à préparer l'arrivée de très nombreuses familles.

Même si les réfugiés ont obligatoirement un parrain au Québec, l'organisme s'assure que chacun a un toit à son arrivée, de même que des biens de première nécessité.

« Il y a peu de grands appartements à Laval, ce qui pose problème quand arrivent de grandes familles », note Carole Charvet, attachée à la direction au Carrefour d'intercultures de Laval.