Le ministre de l'Éducation, François Blais, fait son mea culpa auprès de ses propres fonctionnaires.

Après avoir laissé entendre que son ministère était vieillot et que certains employés pourraient être poussés à aller travailler ailleurs, il leur a plutôt signifié sa confiance, jeudi, dans un message sans équivoque obtenu par La Presse Canadienne.

François Blais s'est adressé à tout son personnel dans une communication qui s'apparente à une volonté de rétablir les ponts.

Le ministère vit plusieurs chamboulements depuis l'arrivée de M. Blais, après la démission d'Yves Bolduc en février dernier. Plusieurs hauts dirigeants ont été mutés et remplacés, et en outre une fusion a été menée rapidement avec le défunt ministère de l'Enseignement supérieur créé sous le gouvernement Marois.

Mercredi, La Presse rapportait des propos durs du ministre, tenus lors d'une rencontre le 18 septembre dernier avec les représentants de l'Association des doyens, doyennes et directeurs, directrices pour l'étude et la recherche en éducation au Québec (ADEREQ).

Selon le compte-rendu, le ministre s'inquiète du fait que son ministère est «vieillot», que les gens «travaillent très peu avec les résultats de la recherche». Il s'étonne aussi du peu de données fiables dont il peut disposer et de la lenteur avec laquelle les réponses arrivent, peut-on lire.

Le ministre aurait même dit qu'il travaille pour le gouvernement et non pour le ministère, et que des gens pourraient être invités «à relever de nouveaux défis ailleurs».

Or, dans un courriel du ministre envoyé jeudi à tous les employés, le ton est tout autre.

«Je tiens à vous réitérer toute ma confiance, précise le ministre dès la première phrase. Sachez que je reconnais pleinement l'expertise professionnelle de tous les secteurs d'activité du ministère. Un article paru dans La Presse peut laisser entendre le contraire, alors qu'il n'en est rien.»

Il reconnaît du même souffle «l'appui» et le «savoir-faire» de son personnel qui a rendu possible la modernisation du réseau scolaire.

M. Blais soutient toutefois qu'il faut faire des changements à l'organisation du travail au sein de son ministère. «Nous pouvons gagner en efficacité et décloisonner nos pratiques», suggère-t-il, en ajoutant qu'il avait mandaté la sous-ministre, Sylvie Barcelo, pour faire ces changements et pour engager un dialogue avec les effectifs.

Il précise même qu'elle est là «pour recueillir vos propositions et vos pistes d'actions» et que des gestes seront posés dans les prochains jours.

Le ministre termine en invitant ses fonctionnaires à participer activement à cette «démarche de réflexion» et témoigne de «tout le plaisir» qu'il a à oeuvrer à «notre mission commune».