Comment se déroule l'implantation de maternelles pour les enfants de 4 ans issus de milieux défavorisés? Malgré quelques incongruités, ça se passe bien. Le plus gros problème reste l'aménagement physique des écoles, qui, dans bon nombre de cas, n'ont pas été conçues pour accueillir de si jeunes enfants, peut-on lire dans un rapport d'évaluation préliminaire du ministère de l'Éducation.

En 2013, le gouvernement a demandé à chaque commission scolaire de créer au moins une classe de maternelle pour enfants de 4 ans en milieu défavorisé.

L'idée a été mise en place dans la précipitation, et cela n'a pas été possible partout. Au total, cela s'est fait dans 50 des 72 commissions scolaires, soit dans 56 écoles.

Comme le signalent cependant les auteurs de l'étude, 14% des enfants qui ont pu fréquenter la maternelle 4 ans ne provenaient pas de milieux aussi défavorisés que ce qui était visé au départ.

Certains directeurs d'école ont d'ailleurs fait remarquer aux auteurs de l'étude les problèmes liés à la sélection des enfants. Ainsi, certains enfants pauvres qui n'habitent pas dans les quartiers jugés les plus défavorisés n'ont pas pu profiter de ces maternelles, «alors que d'autres, résidant dans un tel secteur mais étant plus favorisés sur le plan socioéconomique», y étaient admissibles.

De plus, comme la sélection s'est faite en bonne partie sur la base de codes postaux, «des enfants pouvaient être admissibles ou non selon le côté de rue où se trouvait leur résidence», peut-on lire.

Et le programme en tant que tel? Très satisfaisant, selon le personnel des écoles. «Quelques personnes jugent même qu'il est mieux conçu que le programme de la maternelle 5 ans.»

L'horaire de la journée convient aussi aux enseignants consultés, qui ont toutefois souligné l'importance «de bien doser les périodes d'apprentissage et de pause [...] puisque les élèves de 4 ans ont davantage besoin de repos que les autres».

L'un des problèmes de l'implantation est lié à l'aménagement physique des écoles, qui a nécessité divers ajustements. «Par exemple, une enseignante devait accompagner 11 élèves en même temps aux toilettes», évoque le rapport.

«Ils avaient beau être deux [enfants], ils ne se souvenaient plus du chemin pour revenir des toilettes», a dit l'un des témoins interrogés par les auteurs du rapport.

Autre problème majeur: la cour d'école, qui ne convient pas toujours aux tout-petits. «Certains élèves de 4 ans n'ont tout simplement pas eu accès aux structures de jeux de la cour d'école, du moins dans les premiers mois de l'année scolaire».