En découvrant l'existence officielle de 157 événements impliquant de véritables armes à feu à l'école - dont 34 armes «entièrement automatiques» de style mitraillette -, La Presse a demandé des explications.

Personne, au Ministère, n'était en mesure d'en fournir, selon son porte-parole Clément Falardeau. L'attaché de presse de la ministre Lise Thériault n'a même pas pris la peine de nous rappeler.

Et le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a prétendu, près d'une semaine après avoir été contacté, qu'il était «impossible de retracer les événements» en cause.

La SQ et les services de police de Laval, Longueuil et Gatineau y sont pourtant parvenus. Leur collaboration a permis de découvrir qu'une grande partie des cas d'armes à feu rapportés au Programme de déclaration uniforme de la criminalité (DUC) n'en étaient pas vraiment.

Des histoires de «coups de poing» ont été cotées comme si elles impliquaient une «arme de poing». Des cas de «voies de fait» devant être cotés «11» ont plutôt reçu la cote «01» (réservée aux cas d'armes automatiques).

Plusieurs événements impliquant des fusils à air comprimé ou jamais retrouvés ont aussi été confondus avec des histoires d'armes véritables, contrairement à ce que prescrit le Manuel de déclaration des policiers.

Statistique Canada a créé le DUC pour «mesurer la fréquence et les caractéristiques des crimes dans la société canadienne». Il doit servir aux «gestionnaires de politiques fédéraux et provinciaux aussi bien qu'aux chercheurs».

Que vaut cet outil coûteux dans la mesure où La Presse a recensé, en quelques jours, des dizaines d'erreurs? «Les policiers sont formés pour remplir leurs rapports, mais ils ne sont pas statisticiens», précise un porte-parole de la police. Les statistiques relatives aux autres types d'armes semblent par ailleurs plus fiables.