Le premier ministre Philippe Couillard a critiqué jeudi les commissions scolaires qui ont sabré les programmes de lutte à l'intimidation. Mais Québec ne fait que récolter le fruit de ses compressions, rétorque la Fédération des commissions scolaires.

À l'ouverture du Forum sur la lutte contre l'intimidation, M. Couillard a qualifié d'inacceptable la décision de certaines commissions scolaires de réduire les budgets qu'elles allouent à la lutte à l'intimidation.

« Si c'est un enjeu prioritaire pour la société, comme l'aide aux devoirs, je regrette, ce n'est pas acceptable qu'elles coupent dans ces domaines-là », a dénoncé le premier ministre après avoir pris la parole au Forum.

Or, ces coupes sont la conséquence directe des compressions imposées par Québec, a soutenu la présidente de la Fédération des commissions scolaires, Josée Bouchard. Selon elle, le gouvernement ne peut s'étonner que cette commande en vienne à affecter les services aux élèves.

« Ce n'est pas souhaitable, c'est sûr, a-t-elle dit. Pensez-vous qu'on aime ça couper là-dedans ? Mais on est rendus là et on a fait ces choix-là. »

Ce n'est pas la première fois que le gouvernement Couillard critique les commissions scolaires. Le mois dernier, le ministre de l'Éducation, Yves Bolduc, a qualifié d'inacceptables les compressions dans les programmes d'aide aux devoirs. Le premier ministre Couillard a aussi dénoncé la suspension des achats de livres.

Mme Bouchard affirme que ses membres sont confrontés à un « paradoxe » : les commissions scolaires doivent livrer toujours plus de services alors que le gouvernement leur accorde de moins en moins d'argent.

« C'est évident qu'avec ces commandes-là, on ne pourra pas faire notre travail efficacement », a-t-elle résumé.

Avec la collaboration de Tommy Chouinard