La réforme tous azimuts envisagée par le gouvernement Couillard dans le réseau de l'éducation s'est attiré les foudres de nombreux intervenants.

Josée Scalabrini, présidente de la Fédération des syndicats de l'enseignement, critique les méthodes du gouvernement. «On lance des ballons dans les médias [...], l'image qu'on a, c'est qu'on ne sait pas où on s'en va, mais on y va à grande vitesse. Et c'est démotivant et déstabilisant pour notre monde», dit-elle. Au sujet de la création d'un ordre professionnel des enseignants, elle affirme qu'il s'agit d'un faux débat puisque la question a déjà été étudiée par l'Office des professions, qui s'était prononcé contre. Elle s'oppose également à l'abolition ou la diminution du nombre de commissions scolaires, car elle rappelle que les dernières fusions n'ont généré aucune économie.

Selon Catherine Harel-Bourdon, présidente de la Commission scolaire de Montréal (CSDM), transférer les pouvoirs en éducation aux municipalités serait une mauvaise décision «qui coûterait plus cher aux contribuables québécois», a-t-elle indiqué. «Le citoyen doit comprendre qu'abolir ou diminuer le nombre de commissions scolaires ne nous fera pas économiser», a dit Mme Harel-Bourdon. Selon elle, diminuer le nombre de commissions scolaires n'est pas facilement réalisable.

Services aux élèves



La Fédération des commissions scolaires du Québec (FCSQ) a refusé notre demande d'entrevue, mais déplore que le gouvernement s'intéresse aux structures plutôt qu'au service aux élèves, a-t-elle fait savoir par communiqué.

«Les démarches entamées se traduiront-elles par de meilleurs services aux élèves? Si le gouvernement ne devait répondre qu'à une seule question, ce serait celle-ci», affirme Sylvain Mallette, président de la Fédération autonome de l'enseignement (FAE). La Fédération s'oppose à la création d'un ordre professionnel et à la diminution du nombre de commissions scolaires. «Les orientations que semble prendre le gouvernement Couillard témoignent encore une fois d'une incompréhension des besoins réels du milieu de l'éducation», a ajouté M. Mallette.