Avec l'autorisation du Ministère, la Commission scolaire de Montréal (CSDM) a adopté mercredi soir un budget prévoyant un déficit de 29,4 millions. La CSDM, qui a fait des compressions de 13 millions par rapport à l'an dernier, soutient avoir préservé « au maximum les services aux élèves ».

« C'est un choix que le conseil des commissaires a fait, a indiqué la présidente de la CSDM, Catherine Harel-Bourdon, en entrevue avec La Presse. Il y a des secteurs qu'on ne voulait pas toucher. »

Lors du dépôt du budget, début juin, le gouvernement du Québec a imposé des compressions de 150 millions aux commissions scolaires. Deux semaines plus tard, la CSDM a appris la part qui lui revenait: 15 millions.

En mai, la CSDM avait déjà fait un « exercice douloureux »lors de l'adoption de son plan d'effectifs (qui prévoit le nombre d'employés pour 2014-2015). Elle n'a pu comprimer ses dépenses que de 2,5 millions supplémentaires. Comme son déficit anticipé s'élevait déjà à 16 millions avant les compressions, il atteint désormais 29,4 millions.

Le 2 juillet, la CSDM a fait une demande d'autorisation au ministère de l'Éducation pour qu'on lui permette de faire un tel déficit. La réponse est arrivée mardi : le Ministère a accepté.

«Il était hors de question qu'on coupe dans l'aide aux devoirs ou dans l'aide alimentaire, dit Mme Harel-Bourdon. On n'a pas voulu non plus toucher au soutien aux élèves handicapés ou en difficulté d'adaptation ou d'apprentissage. »

Pour récupérer les 2,5 millions, la CSDM a ciblé un « ensemble de mesures ». Elle a notamment réduit ses dépenses dans les services de garde. Autre exemple : le Protecteur de l'élève, qui était à forfait, travaillera l'équivalent de trois jours par semaine plutôt que cinq.

Rappelons qu'en mai, la CSDM a coupé des postes dans le soutien administratif, si bien que ses frais administratifs sont passés de 4,3% à 3,4%. « Le seuil est vraiment atteint », avertit Catherine Harel-Bourdon. Quelque 25 postes de professionnels ont aussi été abolis, dont 12 conseillers pédagogiques, deux psychologies et psychoéducateurs et quatre animateurs à l'engagement communautaire.

La CSDM envisage d'autres solutions pour économiser. Elle souhaite notamment réduire ses coûts de CSST - les congés de maladie prolongés, notamment, lui coûtent cher - en misant sur la prévention et, dans « certaines situations », en contestant les demandes des employés. Elle souhaite aussi optimiser le transport scolaire. La CSDM compte en outre demander un soutien financier au Ministère pour faire des projets d'économie d'énergie qui lui permettra, à long terme, d'économiser (changer l'éclairage, par exemple).

« Normalement, on devrait retrouver l'équilibre pour 2016-2017, dit Catherine Harel-Bourdon. Mais on est inquiet pour l'an prochain. Vont-ils nous arriver avec un autre 15 millions? À un moment donné, il y a une limite à absorber les compressions. »