Plus d'un enfant sur quatre qui fréquente la maternelle est considéré comme vulnérable dans au moins un des cinq domaines de développement, révèle une nouvelle étude.

> Le rapport de l'ISQ (PDF)

Selon l'Enquête québécoise sur le développement des enfants à la maternelle (EQDEM), près de 13% des enfants du préscolaire sont vulnérables dans un seul domaine de développement, alors que 6% le sont dans deux domaines et un autre 6% dans au moins trois domaines.

Les cinq domaines qui ont fait l'objet de cette étude sont la santé physique et le bien-être; les compétences sociales; la maturité affective; le développement cognitif et langagier ainsi que les habiletés de communication et connaissances générales.

Certaines des conclusions de cette recherche menée par l'Institut de la statistique du Québec (ISQ) concordent de façon très nette avec les constats d'enquêtes réalisées antérieurement sur la question du développement de la petite enfance.

«La plupart des résultats sont des choses tout à fait attendues, comme par exemple que les garçons sont généralement un peu plus vulnérables que les filles», explique Micha Simard, chargée de projet pour l'ISQ.

Le clivage entre les garçons et les filles se confirme effectivement une fois de plus, si l'on en croit les résultats de l'EQDEM: 33% des garçons affichent une vulnérabilité dans au moins un domaine de développement comparativement à 18% chez les filles.

Et sans grande surprise, la vulnérabilité des enfants sur le plan développemental est largement tributaire de facteurs sociodémographiques et contextuels, dont l'indice de défavorisation et l'expérience préscolaire.

«Les enfants n'ayant pas fréquenté régulièrement un service de garde avant l'entrée à la maternelle sont plus enclins à être vulnérables dans au moins un domaine que les enfants l'ayant fait», peut-on lire dans le rapport de recherche.

Comme le savent déjà bon nombre d'enseignants du préscolaire, l'âge auquel les petits écoliers font leur entrée à la maternelle est également un élément qui peut avoir un impact sur la vulnérabilité.

Ainsi, les enfants plus jeunes (moins de cinq ans et neuf mois) sont plus susceptibles d'être vulnérables que les enfants plus vieux (six ans et trois mois et plus) dans au moins un domaine de développement et dans chacun des cinq domaines, d'après l'enquête.

L'EQDEM a été effectuée au cours de l'année scolaire 2011-2012 auprès de 4000 enseignants répartis dans plus de 1600 écoles - primaires publiques et privées - dans les 17 régions administratives du Québec.

Elle a permis de déterminer que les bambins des régions de la Capitale-Nationale, de Chaudière-Appalaches et de la Montérégie sont moins vulnérables que ceux de la Mauricie, de Montréal, de l'Outaouais et de Laval.

Un découpage géographique plus pointu des résultats - par municipalité régionale de comté (MRC), et par commission scolaire, entre autres - doit être publié en ligne à la mi-octobre, a indiqué l'ISQ.

Les ministères de la Santé, de l'Éducation, de la Famille et l'organisme Avenir d'enfant ont travaillé en partenariat sur cette recherche, qui brosse le portrait de 64 000 enfants qui fréquentaient la maternelle en 2011-2012 (81% du nombre total d'enfants d'âge préscolaire du Québec cette année-là).

Une prochaine édition de l'enquête est prévue pour 2017.