Alors que les droits de scolarité augmenteront de 56 $ l'an prochain, un peu plus de 120 000 étudiants toucheront une bourse supplémentaire de 190 $ en moyenne.

Le ministre de l'Enseignement supérieur, Pierre Duchesne, a annoncé cette décision mardi en rendant public le rapport du chantier sur l'aide financière aux études créé à l'issue du sommet de février dernier. Ce chantier avait pour mandat de proposer des bonifications de 25 millions de dollars au régime de prêts et bourses. Il réunissait les associations étudiantes - sauf l'ASSE - et était présidé par l'ancien président de la Fédération étudiante université du Québec (FEUQ), Pier-André Bouchard St-Amant.

Grâce à un « consensus », a indiqué M. St-Amant, le chantier a soumis deux scénarios au gouvernement. Pierre Duchesne a écarté l'idée de convertir en bourses des prêts accordés entre 2007 et 2012 pour couvrir la hausse des droits de scolarité de 100$ par année.

Il a retenu le deuxième scénario, qui prévoit trois mesures. Québec augmentera de 20 $ par mois d'études l'aide prévue pour les frais de subsistance (logement, nourriture et dépenses personnelles, par exemple). Il versera ainsi une bourse supplémentaire moyenne de 160 $ à environ 120 000 étudiants. Cette mesure, la plus importante, coûte environ 20 millions de dollars.

Québec accélère la hausse du seuil de contribution parentale qui entre dans le calcul de l'aide financière aux études. Il a annoncé au Sommet que le seuil passera graduellement de 28 000$ à 45 000$ en 2015-2016, ce qui permettra à davantage d'étudiants de bénéficier de l'aide de l'État. Il a décidé de l'augmenter à 37 000 $ l'an prochain (au lieu de 36 000 $) et à 41 000 $ en 2014-2015 (au lieu de 40 000 $). Cette décision coûtera 3,5 millions en 2013-2014 et 3,3 millions l'année suivante.

Enfin, le gouvernement maintient une mesure destinée aux étudiants à temps partiel qu'il avait l'intention d'abolir, soit une « dépense en transport » pour les étudiants des régions. L'aide sous forme de prêt s'élève à 91 $ par mois. Elle coûte à l'État 100 000 $ par année.

Ces trois mesures permettront à 130 000 étudiants - dont 120 500 boursiers - d'avoir une aide supplémentaire de 189 $ en moyenne, surtout sous forme de bourses.

En conférence de presse, Pierre Duchesne a souligné que ces mesures ne représentent « aucun coût supplémentaire pour les contribuables ». Il a en effet abaissé de 20% à 8% le taux du crédit d'impôt pour droits de scolarité, ce qui lui a permis de dégager les sommes nécessaires pour bonifier le régime de prêts et bourses.

À l'issue du sommet, le gouvernement Marois a décidé d'indexer les droits de scolarité de 2,6% par année, ce qui représente 56 $ en 2013-2014. Les droits passeront ainsi de 2168 $ à 2224 $.

Quatre autres chantiers de travail créés lors du sommet doivent soumettre leur rapport au gouvernement dans les mois à venir.