La Commission scolaire de Montréal (CSDM) est dans l'eau chaude après la première enquête sur le profilage racial dans un milieu scolaire à être menée par la Commission des droits de la personne (CDPDJ).

Dans un communiqué émis hier, la CSDM reconnaît avoir négocié une entente avec la mère d'une présumée victime de discrimination raciale, sans toutefois admettre sa responsabilité. Les détails de l'entente à l'amiable n'ont pas été rendus publics.

L'enquête faisait suite à la plainte de la mère d'un «jeune noir d'origine africaine», apprend-on dans un autre communiqué, rédigé cette fois par la CDPDJ.

Le jeune homme aurait été transporté deux fois dans un poste de police sans raison. La première fois, «deux policières du SPVM de la section Délinquance juvénile et gang de rue s'étaient présentées à l'école pour une autre affaire», mais on finalement embarqué le jeune à la demande d'une directrice adjointe, relate la CDPDJ. «La directrice adjointe a présumé qu'elles venaient pour le jeune homme et bien que les policières lui aient confirmé que non, elle a insisté pour les diriger vers lui. Les deux policières l'ont immédiatement emmené au poste.» Il y aurait passé la nuit.

Dans un deuxième événement, la présumée victime a été agressée par des élèves plus vieux que lui, assure la Commission des droits de la personne. Mais c'est lui qui a finalement été transporté au poste de police, menottes aux poings. «Le jeune homme est encore une fois passé pour l'agresseur, alors qu'il était la victime», selon la Commission.

En fin de journée, la CSDM a vivement critiqué la CDPDJ pour son communiqué, faisant valoir qu'il reprenait «le récit des événements selon la perception de la CDPDJ». Le texte «laisse croire que la Commission scolaire a reconnu avoir fait preuve de discrimination, ce qui n'est aucunement le cas», ajoute la plus importante commission scolaire de la province.

En vertu de l'entente passée, la CSDM s'est engagée à rappeler à ses cadres leurs obligations en matière de discrimination.