Le retour sur les bancs d'école rime parfois avec le retour de l'intimidation pour certains étudiants.

La période automnale est alors l'occasion pour l'organisme Jeunesse J'écoute, qui fournit un service professionnel de consultation anonyme et confidentiel, d'inviter les jeunes au dialogue.

Avec l'émergence des médias sociaux, l'organisme de soutien aux jeunes a dû adapter ses services pour sensibiliser davantage à la cyberintimidation, un phénomène en constante augmentation.

Les services de l'organisme, qui étaient au début limités au téléphone, se sont maintenant déclinés sur le Web. Les jeunes peuvent aussi utiliser le clavardage pour rejoindre les professionnels, indique le directeur des services cliniques en français chez Jeunesse, J'écoute, Alain Johnson.

M. Johson indique que les jeunes connaissent les paramètres de confidentialité des différents sites. Ils savent comment configurer le niveau de sécurité d'un système et savent qu'ils ne doivent pas dévoiler leur mot de passe ou leur identifiant.

Pourtant, les jeunes naviguent sur ces sites avec insouciance et un faux sentiment de confiance, ce qui les pousse à adopter des comportements qui ne sont pas sécuritaires.

«Les jeunes ont de plus en plus accès aux technologies de communication, mais pas toujours avec la bonne supervision. Les jeunes deviennent alors plus vulnérables», souligne-t-il.

Ce qui est étonnant pour M. Johnson, c'est que les jeunes avouent souvent connaître leur agresseur lorsque ceux-ci sévissent sur le Web.

M. Johnson attribue également la croissance du phénomène de cyberintimidation à la fausse impression de puissance qu'ont les intimidateurs sur le Web : «un jeune qui intimide directement physiquement ou verbalement a toujours la possibilité de se faire prendre, alors que sur Internet, les intimidateurs ont un faux sentiment de sécurité. Leurs gestes sont tellement anonymes que personne ne le saura».

Bien que l'augmentation de la cyberintimidation soit indéniable, M. Johnson a de la difficulté à évaluer l'ampleur exacte du phénomène. Il avance que si plus de jeunes contactent l'organisme pour aborder la cyberintimidation, c'est peut-être que les campagnes de sensibilisation ont porté fruit et que les jeunes ont davantage le réflexe de consulter des personnes ressources.

«On a peut-être simplement démystifié le fait d'en parler. Les jeunes entreprennent peut-être les démarches plus facilement», lance M. Johnson.