Après les coups de semonce, la charge. Quelques dizaines de milliers d'étudiants devraient débrayer dès le début de la semaine prochaine pour tenter de faire plier le gouvernement Charest sur la hausse des droits de scolarité.

Les préparatifs ont pris de la vitesse la semaine dernière. Un peu plus 20 000 étudiants ont voté en faveur d'un débrayage illimité.

La plupart de ces mandats de grève devraient se concrétiser à partir de lundi prochain, le 20 février, a indiqué Gabriel Nadeau-Dubois, porte-parole de la Coalition large de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante.

«Ça devrait prendre beaucoup d'ampleur à partir de la semaine prochaine, a prédit le leader étudiant. Si j'étais la ministre de l'Éducation j'aurais peur parce que c'est vraiment une question de jours et de semaines avant que le système d'éducation au Québec ne soit sérieusement paralysé.»

Quelques associations étudiantes plus convaincues, notamment à l'Université du Québec à Montréal (UQAM) et à l'Université Laval (UL), ont déjà déclenché la grève ou le feront dès ce lundi ou ce mardi.

Quelque 500 étudiants en sociologie et en service social de l'UL ont été les premiers à débrayer. Lundi après-midi, les étudiants en science politique et en droit de l'UQAM (2100 membres) ont décidé de boycotter leurs cours à partir de mardi matin, tout comme ceux en sciences humaines (4600 membres). Leurs collègues en art (3600 membres) pourraient les imiter rapidement.

D'ici au 20 février prochain, M. Nadeau-Dubois promet «une semaine agitée» remplie d'actions et de coups d'éclat à la ministre de l'Éducation, Line Beauchamp. Le Centre de commerce mondial, qui abrite notamment les bureaux montréalais du ministre québécois des Finances, Raymond Bachand, devrait être pris d'assaut par les étudiants jeudi prochain. D'autres assemblées générales de grève auront aussi lieu, notamment au sein de cégeps montréalais.

Gabriel Nadeau-Dubois se dit confiant de voir le mouvement de grève partir en lion.

«Si on prend le pouls de ce qui se passe sur les campus, c'est très, très encourageant», a-t-il affirmé, spécifiant toutefois que le souhait des étudiants est de retourner sur les bancs d'école dès que possible.

«On a fait une demande formelle de rencontre le 27 (janvier), on n'a toujours pas eu de réponse. On espère que la grève va durer le moins longtemps possible et que la ministre va accepter de discuter le plus rapidement possible», a-t-il dit.

Au printemps dernier, le gouvernement Charest a annoncé qu'il haussera les droits de scolarité universitaires de 325 $ par année de 2012 à 2017. À terme, cette partie de la facture étudiante passera d'environ 2200 $ à 3800 $ par année, mais demeurera parmi les moins chères au pays.