Québec apporte des ajustements au programme de français pour améliorer les résultats en lecture. Dès le début du primaire, les élèves auront une liste de mots de vocabulaire commune et feront l'apprentissage de la lecture en associant les sons.

Cette annonce survient au moment où le Conseil des ministres de l'Éducation du Canada (CMEC) dévoile son rapport sur l'évaluation pancanadienne en mathématiques, en sciences et en lecture, lequel révèle que les résultats en lecture des élèves québécois ont chuté entre 2007 et 2010.

Ce n'est pas la publication du rapport qui accélère l'annonce de Québec puisque les travaux étaient en cours depuis plusieurs semaines, assure la ministre de l'Éducation, Line Beauchamp. Elle précise que les modifications seront en vigueur dès le printemps prochain.

«Le programme au préscolaire et au premier cycle du primaire doit peut-être contenir des orientations et des précisions», souligne Mme Beauchamp, en entrevue à La Presse.

Elle se montre toutefois perplexe devant la dégringolade des élèves québécois en lecture au cours des trois dernières années, tel que le montre le rapport du CMEC.

«Ces résultats restent difficiles à comprendre. Il faut en prendre acte. Il y a une perte de position du Québec et ça reste quand même étonnant. Il n'y a pas de différences significatives entre ce qui se passe aujourd'hui dans la classe et ce qui se passait il y a trois ans.»

Les ajustements au programme vont dans le sens des demandes formulées par les enseignants, promet la ministre. À la rentrée scolaire, la Centrale des syndicats du Québec a sonné l'alarme en s'inquiétant des difficultés de lecture dès le début du primaire, principalement chez les garçons. Elle a réclamé des correctifs.

«C'est une réponse positive à notre demande. C'est un plus. On s'aperçoit qu'il manque des éléments dans le programme et on va les ajuster», se réjouit la présidente de la Fédération des syndicats de l'enseignement (FSE-CSQ), Manon Bernard.

Pour la Fédération autonome de l'enseignement (FAE), qui prône un retour aux connaissances et qui souhaitait une banque commune de vocabulaire, c'est un début.

«Ça ne peut pas se limiter à cela. C'est l'ensemble du programme de français qui doit être révisé», déclare le président, Pierre St-Germain.

Dans le peloton de tête en mathématiques

Le rapport que le CMEC a dévoilé hier s'attarde aux résultats des élèves de deuxième secondaire obtenus au printemps 2010.

Dans l'ensemble, la performance des élèves du Québec est moins bonne en lecture et en sciences que la moyenne canadienne.

En revanche, le Québec figure en tête de peloton en ce qui a trait aux mathématiques.

C'est une bonne nouvelle, d'autant plus que ce n'est pas le premier rapport qui souligne les bons résultats des élèves québécois dans cette matière, souligne la présidente de l'Association mathématique du Québec, France Caron.

«Quand c'est récurrent d'année en année, qu'on se retrouve toujours dans le peloton de tête, il semble qu'on fasse bien les choses», dit-elle.

Le rapport du CMEC permet aux ministres des provinces de se comparer et d'évaluer leur programme d'enseignement, estime le directeur général de l'organisme, Andrew Perkin.

Le rapport 2010, qui s'attarde particulièrement aux mathématiques, montre que les résultats sont généralement bons dans l'ensemble du Canada.

«Nous trouvons les résultats assez encourageants parce que neuf élèves sur dix ont un rendement égal ou supérieur au niveau attendu en mathématiques», indique M. Perkin.