Trois professeurs affirment dans une lettre ouverte que les universités basées à Montréal souffrent depuis 20 ans d'un sous-financement chronique qui mine leur position concurrentielle au Canada.



Les professeurs Claude Montmarquette et Alain Caillé, de même que leur confrère et ex-recteur de l'Université de Montréal Robert Lacroix, estiment que le sous-financement net des universités québécoises par rapport à la moyenne canadienne s'élève à 620 millions $, ce qui provoque un manque à gagner de près de 400 millions $ dans les universités montréalaises.

Les signataires croient que le refinancement des universités doit se faire maintenant et s'échelonner sur trois ans, au maximum. Selon eux, le gel des droits de scolarité a fait décrocher le Québec du modèle nord-américain, avec les conséquences désastreuses que l'on tente de cacher.

Ils proposent de déréglementer les droits de scolarité, les ramener sur de trois à cinq ans à la moyenne canadienne, avec les mesures appropriées pour favoriser l'accès à la formation universitaire et laisser les universités déterminer elles-mêmes leurs droits de scolarité à l'intérieur des balises larges du gouvernement.

Dans leur lettre publiée mercredi dans «Le Devoir», ils affirment qu'on trouve à Montréal près de 64 pour cent de l'activité universitaire du Québec et 80 pour cent des étudiants internationaux. Deux des 13 grandes universités de recherche du Canada y sont localisées et elles effectuent 55,5 pour cent des dépenses de recherche universitaire réalisées au Québec et octroient près de 45 pour cent des doctorats qui y sont décernés.

À leur avis, il est impossible dans le contexte de sous-financement que les universités montréalaises conservent leur position concurrentielle et attirent leur large part des meilleurs étudiants internationaux et des chercheurs les plus innovateurs et les plus performants.

Ils croient que si les universités québécoises étaient financées au niveau de celles du reste du Canada, on pourrait avoir dans nos deux grandes universités de recherche montréalaises de 1200 à 1500 professeurs de plus qui y feraient de la recherche avec les équipes qu'ils auraient constituées; ils auraient obtenu des fonds de recherche pour soutenir leurs activités.

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