La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) s'insurgent contre le gouvernement du Québec qui chercherait à imposer une gestion d'entreprises privées aux cégeps.

La CSQ et la FECQ s'opposent à ce qu'il y ait encore plus de membres externes dans la composition des conseils d'administration des cégeps, tel que proposé dans le projet de loi 44 qui vise à établir «des principes de saine gouvernance» pour les établissements d'enseignement collégial. Le projet de loi prévoit notamment que 11 des 17 membres du conseil d'administration devront être «indépendants». Cela ferait passer la proportion d'indépendants de 58 à 66 pour cent.

Selon le président de la CSQ, Réjean Parent, la présence de membres dits «externes» n'est pas un gage de neutralité ni d'indépendance, et pourrait même représenter un danger pour les cégeps parce qu'ils pourraient être plus sujets au contrôle et à la pression de la direction des établissements. Il craint en outre que les conseils d'administration ne deviennent un «club de petits amis», plus préoccupés par la politique que par la mission des cégeps.

Réjean Parent croit qu'il devrait plutôt y avoir une majorité de membres internes parce qu'ils ont une meilleure connaissance des réalités du milieu collégial et des dossiers.

La CSQ et la FECQ concèdent qu'il peut y avoir des améliorations à la gouvernance, surtout en ce qui a trait à la transparence, par exemple en rendant publics les procès-verbaux des réunions des conseils d'administration et en permettant aux citoyens de prendre la parole lors de ces rencontres.

Le projet de loi 44 fait l'objet d'audiences publiques en commission parlementaire depuis le 1er septembre. La CSQ déposera ses recommandations mardi.