Marylène Juillet, fondatrice de l'Académie Juillet, reconnaît qu'un avis défavorable à son école a été émis par la Commission consultative de l'enseignement privé. «C'est à cause de la bâtisse où nous sommes présentement, a-t-elle fait valoir. C'est vraiment ce qui a joué contre nous, parce qu'on est situés dans un quartier industriel, même si ce qu'on offre à l'intérieur est très bien.»

Le déménagement prévu cet été réglera ce problème. Quant aux enseignants sans permis, ils ont eu des tolérances d'engagement qui ont été transmises au ministère de l'Éducation, a assuré Mme Juillet. Même chose pour les ajustements demandés aux bulletins, contrats et à la publicité, cela a été réglé, a-t-elle dit.Il reste qu'en mai dernier, la Commission a recommandé de ne pas renouveler le permis de l'Académie Juillet pour cette année. «On ne recommandait pas, a admis la fondatrice, mais on aurait été informés si on n'avait pas pu opérer dès le mois de septembre. Ce n'était pas une surprise pour nous, on savait qu'il y avait de petites choses...»

Élèves transportés sur le siège avant d'autos

Des procès-verbaux du comité de parent de l'Académie, dont La Presse a obtenu copie, font état d'élèves de fin de primaire véhiculés sur le siège avant de voitures personnelles pour se rendre à diverses activités, ce que Mme Juillet a reconnu. «Ce n'est pas recommandé de s'asseoir en avant, mais ce n'est pas illégal», a-t-elle plaidé.

Le comité de parents dénonçait aussi la présence d'un unique surveillant pour superviser le gymnase et la cafétéria, lors de récréations intérieures. Les deux pièces sont adjacentes, si bien «qu'on peut avoir un pied dans la porte et voir les deux espaces simultanément, a répondu Mme Juillet. C'est très sécuritaire.» Quant aux collations, elles ne sont plus servies dehors en hiver, autre fait déploré par le comité de parents.

« Plus de la moitié des enseignants sont restés »

Oui, plusieurs enseignants ne sont pas revenus à l'Académie Juillet en septembre dernier. Mais « il y en a plus de la moitié qui sont restés », a précisé la fondatrice.

A-t-elle son permis pour 2009-2010 ? «Non, a-t-elle répondu. Mais tous les documents sont reçus (au Ministère), tout est bien beau, tout est très conforme, et ce fut très bien reçu du fait qu'on déménage. Je ne suis pas inquiète du tout, parce qu'ils (le Ministère) m'en auraient parlé. Ils n'arrivent pas comme ça à la dernière minute en disant : vous n'avez pas votre permis, vous fermez.»

Mère satisfaite

Anny Colubriale, mère de trois élèves fréquentant l'Académie Juillet, est satisfaite de l'école. «Il y a vraiment un service personnalisé, a-t-elle témoigné. Mes enfants n'ont jamais eu d'aussi bonnes notes. Ça va très bien.»

Mme Colubriale ignorait que le Ministère avait envisagé de révoquer le permis de l'Académie. «Je ne le savais pas, et je ne serais pas contente qu'il le fasse», a-t-elle indiqué.

«Les premières années ont été plus difficiles, j'en conviens, mais là je pense qu'on est vraiment sur la bonne voie, a dit Mme Juillet. Il y a beaucoup de choses qui vont très bien et qui ont changé pour les prochaines années. La nouvelle construction va amener beaucoup de stabilité et crédibilité.»