Mariage en prison

Pendant le procès, un des jurés a informé la Cour qu'il allait assister au mariage d'un ami, en prison. Est-ce que cela posait problème ?

Les parties en ont débattu. Le juge s'est interrogé, puisque le juré en question verrait un des deux endroits où Magnotta pourrait vivre après son procès. S'il est condamné, il ira en prison, et s'il est déclaré non responsable, il ira à l'Institut Philippe-Pinel.

Finalement, le juré a pu aller au mariage et a été gardé dans le jury.

« J'ai perdu ma femme... »

Le 23 octobre, la sergente-détective Claudette Hamlin, affectée au dossier Magnotta depuis le premier jour avec son collègue Michel Bourque, a avisé la Cour de ceci : la jurée numéro 14, qui travaille dans l'administration d'une boucherie, a un policier du Service de police de la Ville de Montréal comme patron. Et ce policier travaille sous les ordres du conjoint de Mme Hamlin. Le pot aux roses a été découvert au cours d'une discussion anodine entre le conjoint de Mme Hamlin, lui aussi policier, et son subalterne.

Conjoint de Mme Hamlin : « J'ai perdu ma femme pour huit semaines avec le procès Magnotta. »

Le subalterne : « J'ai perdu ma secrétaire pour la même raison. »

Lors de la sélection du jury, la femme n'a jamais dit qu'un de ses patrons était policier. Mais la question ne lui a pas été posée non plus.

Le policier subalterne a été amené devant le juge Cournoyer et a été questionné. Il s'agissait d'une boucherie familiale tenue par sa famille. Il est administrateur de l'entreprise, mais il n'est pas impliqué dans les activités quotidiennes, a-t-il expliqué.

Finalement, après discussions entre les parties, la jurée numéro 14 a été gardée.

Trop parlé

Au début du procès, les jurés sont avisés qu'ils ne doivent pas discuter du procès avec quiconque quand ils retournent chez eux.

Il est venu aux oreilles de la Cour que la jurée numéro 6 avait parlé du procès lors d'une fête. Elle avait apparemment dit que Magnotta pouvait être le voisin d'à côté.

Était-ce un party privé ou dans un endroit public ? Le juge et les avocats l'ignoraient.

La jurée a été amenée devant la Cour. C'était une fête de lancement, dans un endroit public. Lors de cette soirée, elle avait parlé de son état d'esprit, et du fait que les preuves leur avaient été présentées de près.

Après discussions, la jurée a été gardée dans le jury.

Pas une réception de thé

Un jour, le juge a avisé les parties qu'au retour de la pause, il avait croisé un des jurés, et qu'ils s'étaient salués. « J'espère que ça ne pose pas problème », a badiné le juge. Me Leclair en a pris ombrage, parce que lui, les jurés ne le saluaient pas.

« Aucun d'entre eux ne m'a salué poliment. Ils m'évitent. Je trouve ça étrange. Est-ce qu'ils font la même chose avec la Couronne ? », a-t-il demandé avec candeur, ce qui a fait sourire l'assistance.

« Peut-être qu'ils ne savent pas comment réagir », a répondu le juge, un peu perplexe.

Me Leclair a poursuivi sur sa lancée, mais le juge l'a interrompu. « Ce n'est pas une enquête pour savoir qui dit bonjour à qui. J'ai été à la défense pendant 20 ans, et parfois, vous ne vous attendez pas à ce que les gens soient gentils avec vous. Pour citer un juge de la Cour suprême, un procès de meurtre n'est pas une réception de thé. Vous avez une tâche difficile, vous devez ramer... »