Le secrétaire-général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen n'a pas caché ses espoirs, dimanche, que le Canada puisse prolonger sa présence dans la mission d'entraînement au-delà de 2015.

M. Rasmussen a tenu ses propos alors qu'il s'apprêtait à prendre part aux discussions du sommet de l'OTAN à Chicago, qui s'échelonnera sur deux jours. Le conflit en Afghanistan après 2014 sera au coeur des négociations entre les États membres de l'OTAN.

Moins de 950 soldats canadiens demeurent déployés en Afghanistan à l'heure actuelle pour former les forces afghanes, qui devraient bientôt compter dans ses rangs 352 000 militaires. La taille de l'armée afghane devrait toutefois s'abaisser à quelque 230 000 soldats d'ici un an, soit après le transfert des responsabilités de la sécurité, en 2014.

Les 4,1 milliards $ US qui devraient être nécessaires pour maintenir les forces afghanes pourraient toutefois être difficiles à amasser, après plus de dix ans de conflit et une récession internationale.

Les États-Unis, qui ont signé une entente avec l'Afghanistan pour assurer un maintien de l'aide financière pour les forces de sécurité nationales après 2014, sollicitent donc activement leurs alliés pour leur soutirer des promesses pécuniaires.

L'Australie, le Royaume-Uni et l'Allemagne se sont déjà engagés à soutenir financièrement les forces de sécurité afghanes après la date butoir de la mission en cours. De passage à l'émission Question Period sur les ondes de CTV, le ministre canadien de la Défense, Peter MacKay, a déclaré qu'une annonce sur la participation canadienne post-2014 était «imminente».

Mais il a pris soin de souligner que le Canada avait déjà contribué de façon considérable à cette mission, sur les plans militaires et de développement.

Le secrétaire général Rasmussen a déclaré, depuis Chicago, que l'OTAN demeurerait engagée en Afghanistan.

«Nous ne chercherons pas une sortie de secours. Notre objectif, notre stratégie et notre échéancier demeurent inchangés», a déclaré M. Rasmussen.

Par ailleurs, le président américain Barack Obama s'est entretenu avec son homologue afghan, Hamid Karzaï, en marge du sommet, dimanche. M. Obama a soutenu que les membres de l'OTAN s'étaient entendus sur une «vision» de l'Afghanistan pour l'après 2014, ajoutant qu'il ferait pression auprès des leaders pour mettre en oeuvre cette stratégie. Le président Karzaï a de son côté soutenu que le transfert de la sécurité signifierait que son pays ne représentera «plus un fardeau» pour le reste de la communauté internationale.

«Je crois que l'OTAN doit demeurer un partenaire crucial des Afghans pour s'assurer que la sécurité ne se dégrade pas, a plaidé de son côté le ministre MacKay. Mais il y a aussi d'importantes obligations auxquelles le président Karzaï devra répondre, comme la gouvernance et la corruption.»

Une prolongation de la présence des Forces armées canadiennes en Afghanistan constituerait toutefois un défi politique de taille pour le premier ministre Stephen Harper.

Le député néo-démocrate Paul Dewar avait déclaré aux Communes la semaine dernière que le Canada doit faire preuve de fermeté. «Nous devrions faire savoir que nous avons fait notre part, et que ce sera tout pour ce qui est de l'armée», avait-il affirmé.

Le sommet de l'OTAN survient au lendemain d'un autre sommet international, celui des leaders du G8, qui s'est déroulé à Camp David, dans le Maryland.