C'est par un froid mordant que les proches de la journaliste canadienne morte en Afghanistan, Michelle Lang, ont déposé des roses blanches sur son cercueil qui est arrivé à la base militaire de Trenton, en Ontario, dimanche après-midi, avec ceux des quatre soldats canadiens tués dans le même attentat.

Sous les notes des cornemuses, les porteurs ont transporté le cercueil de la journaliste de 34 ans du Calgary Herald jusqu'à son corbillard. Plusieurs amis et proches de Mme Lang se sont rapprochés, main dans la main, pour lui faire leur dernier adieu.

En sanglots, le fiancé de la journaliste, Michael Louie, s'est rapproché du véhicule, tenant entre ses mains une rose rouge. Ceux qui l'entouraient ont resserré leur étreinte pour offrir un peu de réconfort à celui qui allait se marier cet été.

Le rituel s'est répété pour chacun des hommes qui ont été tués aux côtés de Michelle Lang, soit George Miok, âgé de 28 ans, Kirk Taylor, âgé de 28 ans, Zachery McCormack, âgé de 21 ans, et Garrett Chidley, âgé de 21 ans. Ils ont tous péri lorsqu'un engin explosif a fait sauter leur véhicule blindé, près de Kandahar.

Quatre autres soldats et un fonctionnaire canadiens ont été blessés lors de la déflagration.

La gouverneure générale du Canada, Michaëlle Jean, le ministre de la Défense nationale, Peter MacKay, et le chef d'état-major de la Défense, le général Walt Natynczyk, faisaient partie du groupe de dignitaires présents à la cérémonie.

Mme Lang était affectée à Kandahar par le service des nouvelles de Canwest. C'est la première journaliste à être tuée en Afghanistan depuis 2002. Elle avait remporté un prix du Concours canadien de journalisme et était dans ce pays depuis un peu plus de deux semaines.

George Miok était un réserviste stationné à Edmonton. Celui qui enseignait également à l'école secondaire disait souvent à sa famille au sujet de ses missions à l'étranger qu'il quittait simplement pour sauver la planète «parce que quelqu'un doit bien le faire». Ce membre du génie de combat qui a servi en Bosnie en 2002 s'est rendu pour la première fois en Afghanistan en 2006.

Originaire de Yarmouth en Nouvelle-Écosse, Kirk Taylor, qui était membre du 84 Independent Field Battery, était si convaincu de la pertinence de la mission canadienne en Afghanistan qu'il avait préparé une déclaration publique la défendant advenant son décès.

«La mission en Afghanistan est vitale pour nous, non seulement en tant que Canadiens mais aussi en tant qu'humains», a-t-il écrit, ajoutant que la mission représentait une chance pour les Canadiens d'aider les Afghans à développer des solutions pour leurs problèmes. Ses compagnons d'armes surnommaient d'ailleurs le jeune homme dévoué à sa communauté «sergent Moral».

Zachery McCormack était également originaire de Sherwood Park et membre du Loyal Edmonton Regiment. Les gens de sa famille l'ont décrit comme un jeune homme avec un grand coeur qui se souciait énormément de ceux qu'il aimait.

Quant à Garrett Chidley, il était né à Cambridge, en Ontario, mais avait été élevé à Langley, en Colombie-Britannique. Surnommé «Chiddels», il était membre du 2e Bataillon du Princess Patricia's Canadian Light Infantry, de la base des Forces canadiennes située à Shilo, au Manitoba.

Il était membre de l'Équipe provinciale de reconstruction de Kandahar, qui vise à soutenir le développement en Afghanistan. C'était sa première mission à l'étranger.

Cent-quarante Canadiens, soit 138 soldats et deux civils, ont maintenant perdu la vie en Afghanistan depuis le début de la mission en 2002.

Photo: Frank Gunn, PC

Mme Lang était affectée à Kandahar par le service des nouvelles de Canwest. C'est la première journaliste à être tuée en Afghanistan depuis 2002.