Le conflit étudiant a coûté plus cher que ce que devait rapporter la hausse des droits de scolarité cette année, a affirmé le ministre de l'Enseignement supérieur, Pierre Duchesne, mercredi. La facture est «en haut de 40 millions» de dollars.

«Ce sont des calculs préliminaires, et on parle des coûts de la crise sociale», a ajouté M. Duchesne avant la réunion hebdomadaire du conseil des ministres.

Selon son cabinet, cette estimation comprend le coût du conflit pour les universités, mais aussi des dépenses en matière de sécurité publique.

Rappelons que la hausse des droits de scolarité devait engendrer des revenus supplémentaires de 39 millions en 2012-2013 - la hausse représentait 60 millions, mais on devait soustraire 21 millions pour les prêts et bourses.

Pierre Duchesne a confirmé que l'UQAM lui a envoyé une lettre dans laquelle elle chiffre à 20 millions la facture liée à la crise du printemps. Il reçoit des lettres d'autres universités ces jours-ci. «Les montants s'accumulent», a-t-il dit. Le 23 octobre, la Conférence des recteurs a estimé le coût du conflit étudiant à plus de 10 millions pour les universités - une estimation préliminaire. La facture dépasse largement les 10 millions, si l'on tient compte seulement de l'UQAM.

«Il faut s'assurer dans le décompte des montants que tout est lié à la crise et, ensuite, voir comment on va composer avec ça», a noté M. Duchesne. Il refuse de dire s'il paiera la facture.

Rappelons que la première ministre Pauline Marois a promis d'indemniser les universités pour l'annulation de la hausse des droits de scolarité.

Le Parti libéral demande au gouvernement de verser la compensation promise (39 millions pour cette année) et de payer les coûts du conflit (plus de 40 millions). « Si ce n'est pas au gouvernement de payer la facture, qui va la payer? » a lancé le député Gerry Sklavounos.

Alors que Pierre Duchesne estime que les coûts du conflit sont « l'héritage » du gouvernement Charest, les libéraux rejettent toute responsabilité au sujet de cette facture. « Il doit essayer d'arrêter de blâmer l'ancien gouvernement, a affirmé M. Sklavounos. Lorsque (les péquistes) étaient dans l'opposition, c'est aux autres qui portaient le carré rouge. C'est eux autres qui sortaient avec les casseroles. S'il y a quelqu'un qui doit assumer une responsabilité pour les débordements, c'est bien ce gouvernement. »

Gerry Sklavounos accuse le ministre de vouloir « mettre en faillite les universités québécoises » parce que celui-ci met en doute l'existence d'un sous-financement.

 

Photo La Presse Canadienne

Pierre Duchesne