Les manifestants opposés à la hausse des droits de scolarité agiraient contre l'intérêt de tous les Québécois s'ils paralysaient la tenue du Grand Prix du Canada à Montréal, le week-end prochain.

Le premier ministre Jean Charest a lancé un appel pressant aux associations étudiantes, hier matin. À la table de négociations, jeudi, un représentant de la CLASSE avait prévenu le gouvernement: «On va vous l'organiser, votre Grand Prix» à défaut d'une entente. Une «menace», avait interprété Jean Charest; «une blague», avait résumé de son côté Gabriel Nadeau-Dubois, co-porte-parole de la CLASSE. Il avait aussi soutenu, à la rupture des négociations, que pour exprimer leur désaccord, les étudiants n'avaient désormais plus que la rue pour s'exprimer. «La seule place qu'il nous reste est la rue, il faut descendre dans la rue et faire le plus de bruit possible», avait dit M. Nadeau-Dubois.

Pour M. Charest, la course de F1, événement international, est «importante pour l'économie de Montréal, pour l'emploi et pour l'image de Montréal». Les organisations «ont une responsabilité, elles devraient l'assumer». «Je m'attends à ce qu'ils agissent de façon responsable», a-t-il déclaré.

«On fait cet appel. Ceux qui projetaient de perturber le Grand Prix, ils devraient au contraire s'abstenir, par respect envers les Québécois. Ce n'est pas juste le gouvernement, il faut faire un constat, c'est beau, manifester contre Jean Charest et le gouvernement. Mais là, ils sont en train de nuire aux Québécois, aux gens chez qui ils cherchent des appuis. C'est rendu là. Eux-mêmes doivent faire un examen de conscience quant aux gestes qu'ils posent. S'ils avaient un message à passer, ils sont pas mal tous passés, ils ont été reçus, mon gouvernement a compris le message. Là, ce sont les Québécois qui leur demandent d'agir de manière plus apaisée», a soutenu M. Charest.

Plus tôt, il avait rappelé que les manifestations pacifiques étaient toujours légitimes. «Mais on fait le constat que ce que tous les Québécois veulent, c'est une période d'accalmie. Le droit de manifester est largement reconnu, ce que tout le monde veut est que cela se fasse de manière paisible.»

Le premier ministre participait hier matin au Forum québécois des sciences de la vie, à Vaudreuil-Dorion, en compagnie des ministres du Développement économique, des Finances et de la Santé et des Services sociaux.

Plus de 300 personnes provenant de l'industrie biopharmaceutique, des technologies médicales, du secteur de la recherche ainsi que du milieu de la santé étaient réunies pour définir les axes à favoriser afin que le Québec demeure un leader canadien et international dans le secteur.