Québec solidaire s'est joint aux autres partis politiques pour dénoncer «sans ambages» les fumigènes répandus ce matin dans le métro de Montréal.

Ce n'est pas de la désobéissance civile, a expliqué le député Amir Khadir. C'est un acte criminel qui «perturbe la vie de milliers de citoyens» et «sème un climat de peur et d'appréhension».

Selon lui, ce crime «porte atteinte au droit et à la sécurité». Et il «porte aussi gravement atteinte au droit de ceux veulent manifester pacifiquement et à la cause des étudiants».

«Ce que vous faites aide le gouvernement dans son intransigeance», a-t-il lancé aux malfaiteurs.

Ces crimes détournent l'attention du conflit, a ajouté M. Khadir, un conflit qui  a «pourri» à cause de l'attitude du gouvernement, qui a cherché à «rouler les étudiants dans la farine».

Tout en dénonçant les méfaits, M. Khadir accuse le gouvernement d'avoir créé un contexte de crise qui les a rendus possibles.

Moins de quatre heures après l'incident, il se demandait déjà pourquoi les policiers n'avaient pas épinglé les malfaiteurs. Les autorités réussissent pourtant à identifier des «assassins» avec des traces de pneus, a-t-il affirmé. «Et pourquoi n'a-t-on pas pu trouver qui achète ces fusées ? Il me semble que ce n'est pas sorcier, ce ne sont pas des mandarines ou des balles de golf», s'est-il impatienté.

Au lieu de «casser de l'étudiant», les policiers devraient traquer ces gens, dit-il.

«Les gens stupides existent, a-t-il lancé. Les gens malveillants existent.»

Complot ?

« Ce qui est vraiment troublant, c'est que c'est juste au lendemain d'une conférence de presse d'une coalition de groupes de citoyens qui demandent que la lumière soit faite sur les agissements de la Sûreté du Québec (à Victoriaville). C'est un événement qui se produit le matin même où la Sûreté du Québec doit répondre de ses actes », a lancé M. Khadir.

Il se défend d'insinuer que des agents provocateurs de la police auraient causé l'événement.

Mais le soupçonne-t-il ?

« Non, je ne le soupçonne pas, a-t-il répondu. Mais ma responsabilité et votre responsabilité, comme média, c'est de ne pas rejeter du revers de la main quelque chose qui a déjà eu lieu dans le passé. Quand des hypothèses comme ça sont évoquées, on ne peut pas juste dire: Ah!C'est de la fabulation. Il faut s'assurer d'éliminer cette hypothèse. Quand je reçois à l'urgence un patient qui a un mal de tête sévère survenu de manière inattendue, si je dis que c'est juste un mal de tête banal, c'est l'hypothèse la plus plausible et probable. Mais comme médecin responsable, je serais irresponsable de ne pas chercher à éliminer la possibilité que ce soit un cancer. »