Le président et directeur général de la Fédération des cégeps, Jean Beauchesne, a rencontré à Québec le premier ministre Jean Charest sur la question du conflit étudiant, qui en est à sa 12e semaine.

L'inquiétude est vive actuellement dans les cégeps, qui doivent obligatoirement donner 82 jours de cours et d'évaluation. Dans certains établissements, qui sont en grève depuis plus de 40 jours, la situation a atteint un point critique.

Comme La Presse l'a écrit ce matin, plusieurs personnes bien au fait du dossier affirment que l'idée d'annuler le trimestre, impensable au début de la grève, commence à faire son chemin.

Selon ce qu'il a été possible d'apprendre, ce scénario catastrophe que personne ne voulait envisager serait à l'ordre du jour de la rencontre qui se déroule actuellement. La Fédération des cégeps veut sonner l'alarme sur la situation intenable dans laquelle se trouvent les établissements. Tous les scénarios de rattrapage des cours doivent aussi faire l'objet de discussions. Plusieurs cégeps n'auront pas le choix de reporter la fin du trimestre d'hiver au mois d'août, après les vacances estivales.

Le PDG de la Fédération des cégeps est accompagné du président du conseil d'administration, François Dornier, également directeur général du cégep de Thetford Mines.

La Fédération devait initialement rencontrer la ministre de l'Éducation, Line Beauchamp, la semaine dernière. La rencontre demandée par les directeurs généraux a été annulée en raison des discussions qui avaient alors cours entre le gouvernement et les étudiants. Ces discussions ont tourné court en milieu de semaine.

Il semble que ce soit le cabinet du premier ministre qui ait repris contact avec la Fédération pour la convier à une rencontre.



Le cabinet du premier ministre a refusé de confirmer ces informations.

Le PDG de la Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec (CREPUQ), Daniel Zizian, était lui aussi de la réunion avec Jean Charest, Line Beauchamp et la Fédération des cégeps. Il reste très évasif au sujet du contenu des discussions. «Le premier ministre voulait nous entendre sur la façon dont on peut contribuer à trouver un espace de réflexion afin d'avancer dans le cadre de la situation qui a trop duré, a-t-il dit à La Presse. Je vous confirme qu'il y a eu une rencontre pour essayer de trouver des pistes de solution mais, à ce moment-ci, ce n'est pas à nous de révéler les conclusions de la rencontre». Il a souligné que les universités «ne sont pas en mode annulation» du trimestre. «On est toujours en mode solution pour trouver des mesures de rattrapage tout en maintenant la qualité de la formation. C'est clair par ailleurs que chaque jour qui s'ajoute rend les choses plus difficiles», a-t-il dit.