La FTQ-Construction affirme avoir changé bien des choses depuis les épisodes problématiques relatés à la commission Charbonneau.

En entrevue avec La Presse Canadienne, le directeur général de la FTQ-Construction, Yves Ouellet, a abordé plusieurs thèmes sur lesquels la commission d'enquête s'est penchée au cours des derniers mois.

D'abord, pour M. Ouellet, il n'est pas question de faire la promotion de dossiers provenant d'entrepreneurs auprès du Fonds de solidarité. Devant la Commission, l'ancien dg Jocelyn Dupuis avait admis avoir fait la promotion de dossiers pilotés par ses amis entrepreneurs auprès de la SOLIM, le bras immobilier du Fonds de solidarité.

«Moi, je siège au Fonds pour la FTQ-Construction. Je n'amène pas de dossier au Fonds de solidarité. Ce n'est pas mon rôle. Mon rôle, c'est de m'occuper des sections locales, de m'occuper des travailleurs, pas de m'occuper des entreprises qui veulent aller au Fonds de solidarité. Je ne peux pas faire enquête sur comment ça s'est dit, comment ça s'est fait (à l'époque). Moi, ce que je vous dis, c'est que la FTQ-Construction, on n'amène pas de dossier au Fonds de solidarité. Et si quelqu'un nous dit «écoute, j'aimerais ça parler au Fonds, (je vais lui dire) 'je vais te donner le numéro de téléphone, appelle-le'. Ce n'est pas à moi à faire ça», affirme catégoriquement M. Ouellet.

Le directeur général assure que la FTQ-Construction, une organisation syndicale qui compte 75 000 membres dans l'ensemble du Québec, fait aussi preuve de plus de transparence qu'avant.

«Les choses ont énormément changé. Pensez-vous vraiment qu'on a attendu la commission Charbonneau pour faire des choses? Bien non! Si on n'avait pas changé, ils seraient déjà entrés chez nous et ils nous auraient dit ''ça ne marche plus''. En 2008, il y avait des choses qui n'étaient pas claires, c'est vrai, comme les rapports de dépenses. Si on s'est retrouvé dans des problématiques comme celles-là, c'est parce qu'on avait une manière d'opérer qui n'était pas claire, qui n'était pas limpide», dit-il.

Entre autres changements, les états financiers sont désormais davantage accessibles aux membres. «Les états financiers sont sur notre site sécurisé. Tous les membres peuvent aller sur le site sécurisé», note M. Ouellet.

Il précise qu'il ne voulait pas transmettre systématiquement ces états financiers à tous les travailleurs. «Quand tu envoies des états financiers à quelqu'un, à un travailleur, il les prend et des fois, il les jette dans les poubelles et ne les regarde même pas. Mais un mois après, il dit «j'aurais dû les regarder'. Maintenant c'est sur un site sécurisé; ils ont tous un code d'accès; ils peuvent aller voir les états financiers 2011, 2012, 2013 prochainement», précise-t-il.

De même, la FTQ-Construction prépare chaque année des prévisions budgétaires et des mises à jour. «Ça permet à tous les directeurs, à tous les représentants de regarder les états financiers, ce qu'on a prévu. Et chaque ligne est très bien identifiée. Ils nous posent des questions. On leur demande de nous poser des questions. On a les réponses. On a clarifié ça. On a mis ça plus limpide, pour que les gens soient capables d'allumer une lumière, s'il y a quelque chose qui ne va pas», souligne M. Ouellet.

Selon lui, le changement de culture a commencé après l'élection de novembre 2008 à la direction de la FTQ-Construction. «On a demandé à ce que tous les comptes de dépenses soient sur la table de l'exécutif tous les mois. Pas juste acceptés par quelqu'un. Ils sont sur la table de l'exécutif qui est là, qui pose des questions et regarde les comptes», soutient-il.

La FTQ-Construction représentait 44 % des travailleurs de l'industrie lors du dernier scrutin syndical de 2012.