Les fidèles de la mosquée de Québec où six personnes ont été fauchées fin janvier vivent toujours dans « une situation de terreur », a déclaré jeudi le président du Centre culturel islamique de Québec, Mohamed Yangui. Il souhaite que la poursuite dépose de nouvelles accusations en lien avec le terrorisme contre le présumé auteur du crime, Alexandre Bissonnette.

Flanqué d'un avocat, ce leader de la communauté musulmane de la capitale a assisté à la comparution de Bissonnette. Au terme de la séance, il a affirmé que le crime qui est reproché à l'homme de 27 ans a laissé de graves séquelles.

« Tous les fidèles vivent dans une situation de terreur, a déclaré M. Yangui. On est terrifiés, on est terrifiés, vraiment. Même lorsque nos enfants sont là, normalement nos enfants viennent à la mosquée, ils viennent jouer, chacun de nous essaie d'avoir son fils près de lui. »

Il a dit souhaiter que le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) introduise de nouveaux chefs d'accusations contre Bissonnette afin de refléter la nature terroriste du geste qui lui est reproché.

Depuis le soir du 29 janvier, les administrateurs de la mosquée ont appelé la police à plus d'une reprise parce que des individus au comportement « louche » se sont présentés sur les lieux, a dit M. Yangui.

Deux personnes se trouvent toujours aux soins intensifs, a-t-il dit. L'une d'entre elles a reçu sept balles, dont une n'a pas encore été délogée de sa nuque.

« On a six morts, on a 17 orphelins, on a six veuves, on a 39 rescapés qui ne vivent pas normalement dans leur vie, a dit M. Yangui. On a un bilan très lourd. »

Nouvel avocat

Alexandre Bissonnette fait face à 11 chefs d'accusation pour meurtre et tentative de meurtre.

Il est apparu nettement plus éveillé que lors de ses deux premières comparutions, jeudi. Vêtu d'un chandail noir, menottes aux poignets, il a jeté plusieurs regards dans la salle d'audience où se tient son procès, au palais de justice de Québec.

Il a confirmé au juge Jean-Louis Lemay son désir de changer d'avocat. Il sera désormais représenté par un avocat de l'aide juridique, Me Charles-Olivier Gosselin.

La poursuite a fait savoir qu'elle n'est pas encore en mesure de déposer la totalité de la preuve amassée contre l'accusé, car l'enquête policière est toujours en cours.

Une nouvelle audience a été fixée le 29 mai. Bissonnette n'y assistera pas.