La Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) a décidé de poursuivre ses travaux sur la discrimination systémique et le racisme même si Québec lui a retiré le mandat de mener la consultation.

Mercredi, le ministre de l'Immigration, David Heurtel, a annoncé un changement de nom et de mandat à cette consultation qui avait soulevé la controverse. Il s'agit maintenant d'un Forum sur la valorisation de la diversité et la lutte contre la discrimination, dont l'enjeu principal est l'emploi. Il a également décidé que la CDPDJ ne pilotera finalement pas cet exercice, car ce n'est pas le « véhicule approprié ». La crise interne qui secoue l'organisme et qui met en cause sa présidente Tamara Thermitus explique en bonne partie la décision, a fait valoir une source libérale.

Or, dans un communiqué de presse diffusé vendredi, la CDPDJ a fait connaître son intention de « poursuivre sa réflexion sur la discrimination systémique et le racisme ».    

Elle « prend acte de la décision » du gouvernement de tenir un forum sur un thème différent. Elle « estime toutefois que la discrimination systémique et le racisme, en particulier dans les domaines du logement, de la santé, des services sociaux, de la justice, de la sécurité publique, de l'éducation, de la culture et des médias demeurent présents au sein de la société québécoise et requièrent une recherche approfondie de solutions concrètes. À cet égard, la Commission considère essentiel de poursuivre l'analyse des impacts de ces diverses problématiques notamment sur les personnes racisées, dont celles nées au Québec ».

La Commission fait valoir qu'elle agit à l'intérieur de ses pouvoirs prévus à la loi. « En vertu du mandat qui lui est conféré par la Charte des droits et libertés de la personne, la Commission, en collaboration avec les milieux concernés, poursuivra les travaux, amorcés bien antérieurement à la Consultation annoncée l'été dernier et à laquelle le gouvernement a choisi de mettre fin, afin d'étudier en profondeur ces sujets qui continuent d'interpeller la population québécoise dans son ensemble ».

La CDPDJ entend produire des rapports sur le sujet et soumettre des recommandations au gouvernement « en vue de l'adoption de lois ou de modifications législatives et règlementaires, ou encore à la mise en place de travaux de coopération visant à lutter contre la discrimination systémique et le racisme ». « Les propositions et recommandations de la Commission pourront également s'adresser aux différents acteurs sociaux concernés », précise-t-elle.