Au moins un diplomate canadien en mission à Cuba a dû être soigné pour une perte d'ouïe, a reconnu le gouvernement fédéral, jeudi.

Des diplomates américains en poste à La Havane auraient souffert des mêmes problèmes qui seraient attribuables, selon les autorités, à un dispositif acoustique sophistiqué.

Les autorités canadiennes «sont au courant des symptômes inhabituels affectant le personnel diplomatique canadien et américain et leur famille à La Havane», a déclaré une porte-parole d'Affaires mondiales Canada, Brianne Maxwell. «Le gouvernement travaille avec les autorités américaines et cubaines pour en déterminer les causes.»

Les autorités estiment qu'il n'y a aucune raison de croire que les touristes canadiens ou d'autres pays pourraient être affectés par ce problème, a ajouté Mme Maxwell.

L'automne dernier, plusieurs diplomates américains en poste à Cuba avaient souffert d'une perte d'ouïe, selon des sources proches de l'enquête. Plusieurs d'entre eux venaient d'arriver à l'ambassade des États-Unis qui avait rouvert ses portes en 2015, lorsque l'ancien président Barack Obama avait rétabli les relations diplomatiques entre les États-Unis et Cuba.

Certains diplomates ont dû écourter leur séjour à La Havane et retourner aux États-Unis, ont indiqué d'autres sources. Les autorités auraient conclu que ces diplomates avaient subi les effets d'une arme acoustique dont les fréquences seraient hors de la portée de l'oreille humaine et qui auraient été déployés à l'intérieur ou à l'extérieur de leur résidence.

On ignore s'il s'agissait d'une attaque délibérée ou des effets secondaires d'un dispositif ayant un autre objectif.

Une porte-parole du département d'État américain, Heather Nauert, a indiqué que les États-Unis avaient expulsé deux diplomates cubains en représailles, le 23 mai. Elle n'a pas révélé le nombre de diplomates américains affectés par ce problème ni confirmé qu'ils souffraient de perte d'ouïe, se contentant de dire qu'ils ressentaient «une variété de symptômes».

Le ministère cubain des Affaires étrangères dit avoir été informé de ce problème le 17 février. Il assure avoir lancé une «enquête exhaustive, prioritaire et urgente à la demande des représentants du plus haut niveau du gouvernement cubain».

Selon lui, la décision d'expulser ses deux diplomates était «injustifiée et infondée».