Le gouvernement Couillard a formellement donné son appui à ce que l'île d'Anticosti soit reconnue comme site patrimonial de l'UNESCO, mercredi. Un titre qui serait incompatible avec l'exploitation pétrolière, selon le ministre des Ressources naturelles, Pierre Arcand.

La municipalité de L'Île-d'Anticosti a lancé en août des démarches pour que l'île soit inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. Plusieurs organismes, nations autochtones et partis d'opposition ont appuyé la démarche au cours des derniers mois.

Au terme d'une réunion du cabinet, mercredi, le gouvernement Couillard a officiellement donné son appui à la candidature, ainsi qu'à celle du fjord du Saguenay. 

La reconnaissance de l'île comme site patrimonial de l'UNESCO sonnerait le glas de l'industrie pétrolière, a confirmé le ministre Arcand. 

« Il n'y aura pas de pétrole sur l'île d'Anticosti s'ils obtiennent le statut », a-t-il affirmé.

L'analyse du dossier d'Anticosti est un long processus qui se terminera en 2021. D'ici là, le consortium Hydrocarbures Anticosti pourra poursuivre les opérations d'exploration pétrolière sur l'île. 

« Pour nous, ça ne change pas grand chose pour le projet, a dit le ministre Arcand. Nous avons toujours dit depuis le début qu'on allait respecter le contrat. (...) C'est un contrat dans lequel il y a un processus d'exploration et c'est un processus qui va se poursuivre. » 

Hydrocarbures Anticosti, un consortium qui regroupe Pétrolia, Corridor Resources et le gouvernement du Québec, a obtenu en juin l'autorisation de forer trois puits exploratoires pour déterminer le potentiel pétrolier de l'île.

Québec et l'opérateur du projet, Pétrolia, sont à couteaux tirés depuis plus d'un an. L'entreprise a intenté une poursuite contre le gouvernement, qu'elle accuse d'avoir renié le contrat signé en février 2014 alors que la péquiste Pauline Marois était au pouvoir. 

Pétrolia n'a pas immédiatement commenté la décision de Québec d'appuyer la candidature d'Anticosti comme site patrimonial de l'UNESCO.